Lorsque Baudelaire, écrivait " Sous la coupôle spleenétique du ciel",
le ciel était-il chargé de flocons?
C'est arrivé comme ça, doucement..., un cafard. Sans cause. Profond. Permanent.
Un ennui. Tout m'était source d'ennui. Moi. Lui. Eux.
Une anxiété qui devint mon quotidien. Excessif.
De l'abattement. De la tristesse.
Puis une fuite. Une fuite dans le rêve. Une fuite pour fuir cette douloureuse réalité. L'insatisfaction que j'éprouvais de ma vie.
Aujourd'hui je suis là. Je ne sais pas, plus (?), depuis combien de temps. Je regarde la neige tomber. Je n'arrive pas à trouver ça beau. Pourtant ça doit l'être. Il paraît.
Je retourne à mes rêves. Mes rêves. Là, où je suis une autre. Là, où je sais qu'il viendra. Là, où il ne me parlera pas. Là, où il me regardera me déshabiller.
Le claquement de la porte d'entrée me tire de mon songe mélancolique.
Il est là.
Il me regarde.
Il ne dit rien.
Je l'entends sortir son chevalet.
Je fait glisser mon plaid sur le sol.
Je suis nue.
Je m'allonge sur la méridienne.
La neige tombe sur le puit de lumière de son atelier.
Je sens qu'il commence à caresser du regard le contour de mes courbes.
C'est doux.
Chacun de ces gestes sur son esquisse est d'une douceur infinie.
Je ne le regarde pas, car, si comme le disait Modigliani : "Quand je connaîtrai ton âme, je peindrai tes yeux." Je ne veux pas qu'il perçoive cette âme à la couleur de l'ébène.
Je regarde la neige tomber.
Amedeo Modigliani
Grand nu
(Le Grand Nu)
ca. 1919
Museum of Modern Art, New York
C'est magnifique Loève...et comme je suis contente de vous relire enfin...et de savoir que le peintre a trouvé le bon pinceau pour faire de vos maux une oeuvre de tableau...
RépondreSupprimer" je recevais, les yeux écarquillés, ses tranquilles cadeaux qui, tous, me ressemblaient, venaient se poser sur mon coeur, mon âme, sur mon corps comme une nouvelle peau. Telle une terre privée d'eau, craquelée, éventrée, je buvais son amour et me reconstituais. " (K.Pancol- J'étais là avant).
RépondreSupprimerTon texte me procure autant d'émotion que la lecture de ce bouquin que je viens de délaisser un peu pour te lire...
C'est mélancolique, Loève...
RépondreSupprimerOn discerne mal la part de rêve la part de vrai, ton peintre te regarde, peut importe si ce sont tes fesses ou tes yeux, mais une chose est sûre :
Tu fais bien d'écrire et d'animer ce blog, c'est beau !
Fan de toi, c'est comme ça qu'on dit ? ^^
Besos mucho !
Jack
PS: J'oublie pas l'autre brune, sois rassurée...
Manquerait plus que ça ;-) !
RépondreSupprimerSolveig!
Solveig..........................................Merci.
RépondreSupprimerDana, vraiment? Je suis heureuse alors !
Jack...en plein "bovarysme"...même Loève a du mal à discerner la part du vrai et celle du rêve...besos mucho !
waouhhhh... je suis remué... et en plus avec la musique on est totalement transporté dans ce monde magique de l'âme grise.
RépondreSupprimerCharle remué...mmmmm...;o)
RépondreSupprimeroui.. remué par cette tristesse affichée, cette errance soudaine, cette pérégrination artistico-naturiste modiglianienne...
RépondreSupprimeret puis cette musique lancinante (au début j'ai même été un peu décontenancé car je croyais que la chanteuse c'était Sylvie Vartan.. roooo.. je sais.. je suis horrible avec cette pauvre Lhasa... mais c'est vrai...)
Charle : dans cette errance...loève a perdu quelque chose...une chose qui est à toi...alors le temps d'un instant je suis retournée dans ma "pérégrination artistico-naturiste modiglianienne... " (c'est joliment dit...)" et j'ai retrouvé cette chose...la voici : "S"
RépondreSupprimertoutes mes excuses CharleS...;o)
Hmmm je vois que vous vous laissez parfois emporter par le "spleen", cela m'arrive parfois aussi. A ces occasions je fais des brumes de l'âme une poésie, un peu comme vous...mais sûrement pas avec autant de talent ;-)
RépondreSupprimerLoève, chacun a ses instants moroses et nostalgiques, et heureusement, que nous ne vivons pas de façon linéaire, la vie serait ennuyeuse sans tous ces soubresauts. J'ai lutté aussi très fort contre ennui et anxiété, mais je n'ai peut-être pas trouvé la meilleure façon d'y remédier, quoi que, c'est à voir ;) Mille baisers d'une "nouvelle" lectrice, mais qui vous lit tout de même depuis quelques temps ;)
RépondreSupprimer97 : "je fais des brumes de l'âme une poésie"...c'est dit avec talent...je trouve..moi...
RépondreSupprimerAlice : Bienvenue ! oui...la vie est faite d'émotions...le mouvement de la vie...en soi...
Marée haute dans la neige. Loève est montée, la tête pleine et son coeur n'a pas assez. Marée basse elle nous soulève des bouts d'elle, des bouts d'horizon, des bouts d'âme sur un chevalet.
RépondreSupprimerJamais assez, encore, trop jamais.
Ella...Ella...je ne sais que dire après de si jolis mots...
RépondreSupprimerMerci.
Loève, émue.