jeudi 24 décembre 2009

Charles et les Filles, version intime...

 Vous avez été nombreux à réclamer la vérité à Charles...
Gentiment, il nous en livre une version plus...enfin, vous verrez...
 
Pourquoi ne pas en profiter après tout.... et regarder... ni vu ni connu...
Personne n'était là pour me surveiller et puis j'entendrai, le cas échéant, le bruit des pas sur le parquet... au cas où...
La première chose que je vis fut une jolie paire de fesses... bien rondes et tenues... tout à ma convenance finalement...



Mais cette jolie vision ne resta pas éternellement puisque aussitôt... deux jolies mains aux longs doigts fins vinrent se poser sur celles-ci...
Et cet attelage inattendu pivota d'un demi-tour...juste ce qu'il faut pour que je devine un autre corps, celui-ci revêtu de sa couche de dentelles, plaqué sur le premier...
Visiblement mes amies ne finissaient pas une partie de scrabble... car ces mains, aux ongles vernis, passaient et repassaient doucement, par de lents mouvements cycloniques, sur ce séant vraiment irrésisitible..
"-Et là... tu as mal..là...?
- Oui..un peu... mais continue... car je sens que les douleurs s'estompent peu à peu...".
Si je m'attendais à cela... une séance de kinésithérapie ferroviaire... 
Rien de bien méchant finalement... une amie, dotée de compétences manuelles réparatrices, aux petits soins pour une autre...
Cela se faisait juste les fesses à l'air... mais pour la bonne cause... non...?
Alors lorsque les mouvements apaisèrent le feu de la douleur de ces parties intimes, elles furent recouvertes pffff quel dommage... si vite... moi cela me plaisait bien ces montagnes féminines postées là.. rien que pour moi... d'une culotte en soie noire.
"-Non Loève ne fais pas ça...!
- Et pourquoi pas... Solveig...?
- Si on nous voyait...?
-Mais on ne nous voit pas...et puis tu verras c'est très agréable... je commence par ta nuque... puis je descends lentement le long de ta colonne vertébrale et...
Solveig avait vraiment dû faire une mauvaise chute... car Loève souhaitait étendre sa science plus largement...
- Je le sais... mais ce n'est pas le moment pour... on nous attend... Charles attend...
-Juste cinq minutes....allez... laisse-moi faire... j'en ai si envie... et puis je suis sûre que Charles sera ravie de nous voir... ensuite... avec les joues rouges...
- Il va s'imaginer des choses encore...hiiiii....".
Je ne saurais jamais ce que ces paroles signifiaient enfin si je le sais... car j'ai tout vu... mais je n'osais le dire... car une silhouette se plaqua sur la serrure et je ne vis plus rien. toutefois... avant de ne plus rien voir... j'en vis assez... pour comprendre qu'entre Solveig et Loève, la proximité corporelle ne les effrayait pas... ni les gestes tendres...
J'entendis juste.... des... baisers échangés d'abord sur le haut du cou, puis entre cette zone si sensible et les épaules... tandis que les mains hésitaient encore à naviguer entre courbes et déliées... euh non quelques tissus froissés... signes que la timidité initiale avait cessé... et que les corps préféraient désormais une liberté totale pour se chercher, se trouver et s'unir... un ou deux chuchotements de ravissement... enfin beaucoup plus... qui vraiment me troublaient au plus haut point... j'adorais les entendre gémir tout doucement... et 15 en fait plutôt 45 minutes plus tard... elles étaient face à moi... les joues rouges... et le sourire jusqu'aux oreilles...
"Charles... tu sais ce que c'est... les Filles... on est toujours longues à se préparer... mais je vois que tu ne t'es pas ennuyé ici... car la bouteille de cognac que tu avais commandé... est vide...
- Oui je sais... à se préparer...héhéhé...hipssss".
Nul besoin d'en dire plus. Le secret est la plus belle des choses... car il permet au mystère de perdurer... surtout avec une bonne dose d'alcool... qui m'amène à cette interrogation, qui m'a toujours habité depuis.... : ais-je rêvé ou pas...? 

mardi 22 décembre 2009

Aujourd'hui...

Je vous parle des 37 ans de Charles puisqu'il nous invitait à raconter sa vie...texte qui précède celui que j'avais écris .
Les autres épisodes de sa vie y sont aussi, allez y!

dimanche 20 décembre 2009

Les Filles jouent à l’Orient-Express… texte de Jack, El Pirate!

Le train le plus célèbre au monde, là devant nous. Le Venice-Simplon-Orient-Express, Paris, Venise, Vienne, Prague, Budapest, Istanbul…Et nous avons reçu cette lettre anonyme, où on annonce un meurtre. Vous vous rendez-compte un meurtre ! Une certaine Loève ou Solveig doit disparaître ce soir minuit, au wagon-restaurant…
- Chuut, Hastings ! Que faites-vous donc ?
- Je regarde ce courrier. Pas de signe distinctif, pas même une empreinte, c’est inouï mon cher Poirot.
- Rien d’étonnant, un meurtre est un meurtre. Vous ne croyez pas qu’un meurtrier va vous donner son adresse, ses empreintes et son mobile, hein ? Tenez, mon cher, approchez-vous de la serrure, que voyez-vous ?
- Ca ne se fait pas Poirot, les règles élémentaires de…Bon, bon…Ce que je vois ?
- Oui, ce que vous voyez…Dit Poirot avec un petit sourire, et se frisant les moustaches.
- Je vois deux jeunes femmes, brunes, qui semblent bien s’amuser…Elles sont charmantes, habillées façon XIXème, à la française si vous voyez ce que je veux dire. Jolies fanfreluches, des jupons tout à fait…Humm…Que voulez-vous savoir d’autres ?
- Que font-elles, y’a t-il un objet que vous pouvez voir ?
- Oui, un appareil photo. L’une d’elle le tient d’ailleurs dans ses mains…L’une d’elle s’est à moitié déshabillée. Ho !
- Quoi Hastings ?
- L’autre a pris une photo et le modèle s’est écroulé…
- Vite ! Défoncez cette porte Hastings ! J’ai bien peur qu’il ne soit trop tard…

L’autre fille était allongée, inerte, et la seconde pleurait à chaudes larmes…
- Allons allons, reprenons depuis le début : Comment vous êtes vous procuré cet appareil-photo ?
- Ben, il m’a été prêté par un ami bloggeur, je le connais à peine…

Poirot se recule pour regarder le champ de vision et prend une photo.
- Hiiii ! Crie la seconde fille.
- Qu’avez-vous ? Ho…Mais votre amie n’est pas morte !
- Oui, monsieur Poirot, Loève et moi, Solveig, on voulait juste vous faire une bonne blague !
- On va vous prendre en photo, vous et votre ami Hastings, vous êtes trop chics !

Façon de parler. Ce cher Hastings gardait trace bleutée de son œillade à la porte du restaurant, tandis que Poirot arborait une magnifique rondelle rose, souvenir de sa photo ! Se regardant dans le magnifique miroir du wagon-restaurant, sous les rires déployés de  Solveig et Loève…

Ben quoi les Filles ? Qu’imaginiez-vous qu’un pirate allait raconter ? Encore des histoires de fesses ou de soupirants courant après vos jupons ? Que nenni. L’Orient-Express, c’est le crime, c’est l’aventure, c’est Hercule Poirot, c’est…

Un peu d’humour, quoi ! Je vous embrasse et vous aime,
Plein de besos de Jack votre pirate !

Edit des Filles:
Jack, l'humour, c'est comme du sucre dans notre palais, on adore.
Poirot aussi, et surtout sa moustache... et le veston de Hastings.
Bref, nous voyageons, nous adorons, merci ;-)

vendredi 18 décembre 2009

"Les yeux de Solveig" texte de Marcus...


La tristesse n’était pas le genre de sentiment que j’éprouvais, surtout pas en mission.
Pourtant, j’étais infiniment triste car, intuitivement, je me désespérais déjà de la revoir ici. Gare de l’Est, 27 octobre 1899 au matin, Solveig se tenait sur le quai de départ de l’Orient-Express. Surpris, par sa présence, je m’étais fait discret, attendant de trouver une opportunité pour lui parler.
Solveig Von Ackermann était une jeune femme d’une rare beauté. Issue d’une famille de petite noblesse norvégienne, elle avait épousé en 1890 le Comte Ackermann, personnage en vue à la cour de Vienne. Cela avait changé sa destinée. L’impératrice Elisabeth l’avait en effet remarquée pour sa vivacité d’esprit et avait souhaité l’attacher à son service, comme dame de compagnie. Cela lui prenait beaucoup de son temps, trop sans doute, car les liens avec son mari s’étaient distendus, tout comme ceux de son impératrice avec l’empereur François-Joseph. L’une comme l’autre préféraient les voyages à l’étranger aux pesanteurs mortifères de la cour.
J'avais fait sa connaissance le 9 septembre 1898 à Genève, à l’Hôtel Beau-Rivage où nous avions sympathisé autour d'une tasse de thé. Je l’avais trouvée radieuse. Son sourire, son regard m'avaient ébloui. Nous étions convenus d'un rendez-vous le lendemain soir.
 Hélas, ce 10 septembre, L’impératrice Sissi était assassinée sur le quai par un anarchiste italien… Un rendez-vous manqué et sans suite car dès le lendemain elle regagnait son pays.
Le train avait quitté Strasbourg et franchi la frontière Allemande depuis longtemps. Que venait-elle faire dans ce train ? Que venait-elle faire dans le wagon restaurant pourtant fermé à cette heure avancée de la nuit, seule avec cet homme, cet étrange employé de la compagnie ? Je le pressentais déjà et cela me désespérait.

Immobile dans l’obscurité du corridor, je me suis placé en retrait pour demeurer invisible, gardant l’œil sur eux à travers le vitrage décoré de la porte. Assis à une table côte-à-côte, profitant de l’obscurité complice, ils se rapprochent l’un de l’autre et conversent un bref instant. Puis elle se relève avec une enveloppe qu’elle cherche à dissimuler maladroitement sous son corsage trop bien ajusté. Elle repart dans ma direction, seule.

“Non, pas ça, pas elle !” L'espace d'un instant je suis désemparé mais je me reprends vite pour me dissimuler deux voitures plus loin, en retrait, près d'une porte extérieure. Elle parvient à ma hauteur, je la saisis, la plaque dos contre la porte, ma main sur sa bouche étouffe ses tentatives de crier.
Dans la pénombre de la nuit froide, la lueur des veilleuses se reflète dans ses yeux effrayés… mon autre main enserre sa gorge, quelques secondes encore. C’est fini. Je relâche la pression sur ses carotides et je retiens son corps sans vie qui glisse lentement et sans bruit sur la plate-forme. Je lui arrache l’enveloppe coincée sous son corsage. Il ne reste plus qu’à ouvrir la porte pour laisser choir son corps sur le ballaste. Je referme la porte, regagne mon compartiment… Je descendrai discrètement à Munich. Avant qu'ils ne trouvent son corps, je serai loin.
Ce devait être ma dernière mission au service action du Deuxième Bureau de l'État-major général.
Quinze ans plus tard, l’Orient Express ne traverse plus l'Europe en guerre. Je n’ai jamais raconté cette histoire couverte par le secret.
A-t-elle eu le temps de me reconnaître ? Cette question me hante.
Je revois chaque nuit les yeux de Solveig, je ressens toujours l’empreinte de sa bouche au creux de ma main, la chaleur de sa gorge sur mes doigts qui ont commis l’irréparable et qui gardent à jamais le souvenir fugace de la douceur de sa peau. Demain je conduirai moi-même le régiment que je commande à l'assaut. Il me tarde d'en finir.


Edit des Filles: bien que Marcus n'aie pas exactement suivi les "consignes" nous publions son texte...il y a là, le romantisme, l'intrigue, le désir...tout ce que les Filles que nous sommes aiment! et ce talent de conteur le valait bien!
Merci Monsieur Marcus, l'espion de sa Présipauté.

mercredi 16 décembre 2009

"Par le trou de la serrure", texte de Charles

J'étais seul pour l'instant, et une fois n'est pas coutume.... à l'heure, dans ce wagon-restaurant. Les Filles n'étaient pas encore là.
Enfin... pratiquement seul...
Les serveuses étaient occupées à glousser avec les commis d'épluchage et de plonge derrière les portes-battantes de la cuisine, le sommelier cuvait son vin sur une banquette en velours rouge en ronflant, et le maître d'hôtel se curait les ongles derrière la caisse avec une cuillère à escargots... tout en regardant un match de foot sur un vieil écran TV.
Au bout d'une demie-heure, l'estomac toujours vide, je me levais... agacé... et décidais de retourner dans ma suite nuptiale."Monsieur....? c'est vous qui avez rendez-vous avec les dames...?" me lança, au moment où je franchissais le seuil du wagon, un groom... nain... surgi de nulle part...
"-Oui c'est moi... pourquoi..?
-Ces dames vous font dire qu'elles auront un peu de retard pour le dîner... elles sont là, derrière cette porte et finissent leur séance photo... veuillez vous asseoir là.... elles ne devraient pas tarder...".
Sur ces paroles, le petit bonhomme en livrée rouge repartit tout aussi vite d'où je venais... dans la salle de restauration... en direction du maître d'hôtel, qui venait de manifester sa joie immense suite à un but...
Je m'asseyais sur une bergère vaste et confortable face à la porte dans ce sas silencieux... et bientôt j'entendis leurs voix...
2 jolies voix féminines qui riaient à gorge déployée visiblement.
Je perçus aussi le bruit caractéristique des photos... clic-clac.... entre 2 fous rires...
Je m'aperçus enfin que la serrure de leur chambre me permettait de distinguer assez nettement ce qui se passait à l'intérieur...
Pourquoi ne pas en profiter après tout.... et regarder... ni vu ni connu...
Personne n'était là pour me surveiller et puis j'entendrai, le cas échéant, le bruit des pas sur le parquet... au cas où...
La première chose que je vis fut une jolie paire de fesses... bien rondes et tenues... tout à ma convenance finalement...





Mais cette jolie vision ne resta pas éternellement puisque aussitôt... elles furent recouvertes d'une culotte en soie noire.
"-Non Loève ne fais pas ça...!
- Et pourquoi pas... Solveig...?
- Si on nous voyait...?
-Mais on ne nous voit pas...et puis tu verras c'est très agréable... je commence par ta nuque... puis je descends lentement le long de ta colonne vertébrale et...

- Je le sais... mais ce n'est pas le moment pour... on nous attend... Charles attend...

-Juste cinq minutes....allez... laisse-moi faire... j'en ai si envie... et puis je suis sûre que Charles sera ravie de nous voir... ensuite... avec les joues rouges...
- Il va s'imaginer des choses encore...hiiiii....".
Je ne saurais jamais ce que ces paroles signifiaient car une silhouette se plaqua sur la serrure et je ne vis plus rien.

J'entendis juste.... des... euh non quelques tissus froissés... un ou deux chuchotements de ravissement... et 15 minutes plus tard... elles étaient face à moi... les joues rouges... et le sourire jusqu'aux oreilles...
"Charles... tu sais ce que c'est... les Filles... on est toujours longues à se préparer...

- Oui je sais... à se préparer...héhéhé...".

Nul besoin d'en dire plus. Le secret est la plus belle des choses... car il permet au mystère de perdurer...

Edit des Filles:
Charles, Bravo!
Unanimes nous sommes, pour dire que votre style et votre histoire ont conquis nos coeurs...tout y est! et
au fond, vous êtes si proche de la vérité...que nous nous demandons si nous ne vous avons pas croisé...dans le couloir...

dimanche 13 décembre 2009

Tic tac tic tac...




Tic tac tic tac...
La nuit tombe.
Tic tac tic tac...
Le repas mijote.
Tic tac tic tac...
J'ai faim.
Tic tac tic tac...
Je mange.
Tic tac tic tac...
Le repas refroidit.
Tic tac tic tac...
Je prends "ton" livre.
Tic tac tic tac...
(...)
Tic tac tic tac...
"Mon" livre est fini.
Tic tac tic tac...
Je me glisse dans ton lit.
Tic tac tic tac...
J'écoute tous les bruits.
Tic tac tic tac..
J'entends le moteur de ta voiture...Puis les clés dans la serrure...La porte du placard de l'entrée...Bruits de vaisselle, de micro-ondes, de couverts dans une assiette.
Raclement de la chaise sur le parquet. Porte de la salle de bain. L'eau qui coule sur ton corps. J'écoute.

Tic tac tic tac...
 Tic tac tic tac...
 Tic tac tic tac...

Ta main sur mon dos ... Tic tac tic tac...


Tes lèvres sur ma nuque ... Tic tac tic tac...

Tes doigts dans mes cheveux...Tic tac tic tac...

Tes mots dans mon oreille...Tic tac tic tac...

Sur ma taille ...tes mains sont arrivées là...Tic tac tic tac...

Sur mes cuisses...(...)...c'est ta langue, non?... Tic tac tic tac...




Tic tac tic tac...










Tic tac tic tac...




 Tic tac tic tac...




MMMMMMMMMmmmmmmmmmmmm


Loève..... (avec l'aimable contribution d'un admirateur anonyme ;o))








jeudi 10 décembre 2009

Cliché.


Le nu Provencal, Willy Ronis.

Ce matin, j'ai trouvé dans ma boite aux lettres, ce cliché, pris il y a tant d'années, par un autre homme pour une autre femme, mais c'était mon histoire qui s'y trouvait..
Cet épisode surtout.
L'homme qui partageait ma vie, avait sur le monde une vision pragmatique: l'été, c'était les vacances, les vacances sont faites pour se reposer.
Ainsi donc, le matin, il posait sur les draps blancs de notre matelas à même le sol, une tasse de café fumant, avec quelques tranches de pain, grillées à la flamme du réchaud. La confiture était celle de la voisine, et le beurre venait de la ferme en bas de la sente qui menait à la rivière.
Nous venions de finir le café. J'avais remonté les draps sur ma poitrine dénudée, puisque c'est ainsi que nous faisions alors, marcher, dormir, lire, vivre, nus, seuls, sans le regard des autres, juste lui et moi.
Ma peau avait naturellement bronzé, j'étais brune comme un pain d'épices en plein été, et lui, ses jambes longues de marcheur de montagne, infatigable, et ses  bras entraînés à couper le bois pour le feu du soir...magnifique spécimen masculin.
Le drap blanc tranchait ma peau, mon bras le long de ma jambe, comme un serpent, et mes yeux fixant l'homme à mes côtés. Ainsi qu'à son habitude, il avait posé ses lunettes sur son front haut, me regardait de son regard un peu myope, je me disais qu'ainsi, les détails de ma peau devaient lui paraître plus flous, plus doux, comme un voile, la brume du matin sur mes collines.
Alors, comme indépendantes de sa volonté, ses mains se glissaient sous le tissu rèche, froissé de nos ébats précédents et de ne pas faire son lit de la journée, ses doigts franchissaient les obstacles, ma main qui le retenait pour l'agacer ou bien un morceau de toile récalcitrant retenu entre mes genoux bien serrés.
Je le faisais lutter, je lui rappelais sa condition de chasseur, l'affût, l'attente, la course, l'impatience...alors que devant lui, sa proie se faisait une fois proche une fois lointaine.
Le café était un lointain souvenir quand je le laissais enfin croire à sa victoire.
D'un geste ample je jetais loin de nous ce drap trop joueur, je me mettais debout pour qu'il admire encore la fierté de sa proie, qu'il ne croie jamais qu'un jour elle lui serait acquise, non, j'étais bien trop fière et trop sauvage pour me laisser totalement apprivoiser.
Il s'arrêtait dans sa course folle, brillant de l'effort, échauffé encore, et me regardait, stoïque, amusé, point résolu, non jamais, à laisser s'échapper la biche.
Un grand rire nous secouait alors, brisant nos dernières forces, et toute notre volonté de faire semblant de se resister.
Comme deux jeunes cerfs luttant pour la place de chef de clan, face à face nous nous confrontions dans un corps à corps glissant, avant de tomber au sol, sans vainqueur ni vaincu(e)s.
Cette photo, nous avons la même dans notre mémoire...
Après la bataille, qui nous avait laissés repus et satisfaits, je me suis dirigée vers la vasque dans laquelle j'ai versé l'eau du pichet.
Et, penchant la tête, j'ai porté à mon visage la fraîcheur des sous bois, la source claire d'une journée parfaite.

Juste un hommage léger à ce grand photographe...
Solveig


Juste pour que vous n'oubliiez pas, que la date d'arrivée du train de l'Orient Express se rapproche, une semaine de voyage, qui se termine sur le quai le 15 à minuit...
Vos contributions à l'adresse de l'antichambre: lhantichambre@gmail.com

lundi 7 décembre 2009

Les quatres mains des filles, et leur châtiment...


Les lumières du magasin me donnent l'impression de marcher dans les couloirs de l'institut médico-légal. Je ne passe ici que quand c'est indispensable.
G. vient ce soir.
Il manquait plusieurs affaires pour satisfaire mes envies, de nourriture, de boisson, et du reste...j'avais décidé de le bichonner. C'est un ami depuis si longtemps, on se connaît si bien...sa femme est partie depuis six mois, je ne l'ai jamais aimée, c'est normal, elle a pris le seul homme pour qui j'avais de l'intérêt.
J'avais peu de temps, sortie du bureau rapidement, ayant du remettre le toit de ma décapotable en urgence vu les gouttes qui ont commencé à tomber sans prévenir. Filé mon collant. Récupéré mes chaussures, mes favorites, celles qui me font le galbe bien rond et la cheville fine. Celles que je porte avec ma robe fourreau d'intérieur, oui, j'ai une robe fourreau d'intérieur, j'aime être belle même pour moi seule.
Enfin, là, dans les rayons, je jetais les articles rapidement dans le caddie...le saumon, les blinis, le fois gras, une mâche bien verte et croquante, de quoi faire une marquise chocolat savoureuse, mais express...du vernis, un excellent vin blanc sec et un rouge fruité...
J'avais enfin chaud et repris des couleurs...je me dirigeais vers les caisses...tiens? la caissière qui est là d'habitude a été remplacée...
Je pose mes articles, les yeux fixés sur le tapis noir, je suis pressée, vraiment, pourvu qu'elle ne lambine pas!
Devant moi, une mère de famille. Complètement dépassée par les évènements. Quand elle ne cherche pas sa carte bleue au fond de son sac...elle rattrape au vol sa petite dernière qui tente de sauter du caddie...ou bien, elle se met à paniquer car elle ne voit plus le cadet...
Je me surprend à soupirer d'agacement et d'impatience...Elle me fusille du regard  en s'éloignant de la caisse.

La caissière, la nouvelle, celle qui, je l'espère ne lambinera pas, commence à scanner mes articles. Mon regard s'arrête sur ses mains. Chacun de ses gestes provoque en moi des frissons partant du bas du dos et remontant jusqu'à ma nuque. Ses doigts...je les imagine caresser mon cuir chevelu...Je ne me lasse pas...Je voudrais que cet instant ne finisse jamais.
Puis, elle me demande si j'ai la carte fidélité du magasin. Je reste figée sur place. Sa voix me paralyse de désir.

Pourquoi me fixe t-elle cette grande brune? enfin, elle est jolie, agréable à regarder, elle a l'air de vouloir aller vite, alors pourquoi ces yeux ronds et cette rougeur aux joues? l'aurais-je déjà vue quelque part? peut-être à la soirée de chez Jean Luc? il y avait du beau monde, celle ci avec sa robe fuselée qui met en valeur ses longues jambes aurait pu y être...d'ailleurs, je me noierais bien dans ses yeux si je n'avais pas Kate qui m'attends à la maison....mmmmm Kate.! Tiens, je vais regarder son nom sur sa carte, quand elle se sera décidée à me la donner, et puis, et puis, nous verrons, peut-être...

-Euh...oui bien sûr...excusez moi...Tenez.

Elle saisit ma carte...Un nouveau frisson s'empare cette fois ci de mes épaules. Vite ma carte bleue...rien que pour voir une seconde fois ses gestes doux ... Maintenant c'est derrière mes cuisses que le plaisir ce fait présent...

Elle est pivoine, j'ai chaud moi aussi, c'est électrique, se doute t-elle de mon trouble? j'espère qu'elle reviendra, je suis là pour quelques mois, l'univers des possibles est vaste...je prends mon temps, je caresse le plastique dur et lisse, elle est neuve cette carte, elle brille. De la pulpe de mes doigts, je caresse le montant sur mon écran tactile, le bip bip de la machine hérisse les petits cheveux sur ma nuque, à moins que ce ne soit ses pupilles....je lui rend la carte avec un regard plus appuyé qu'il n'est utile, bien supérieur aux lois de la politesse envers notre clientèle. Elle s'enfuit, me semble t-il...


Deux minutes plus tard...je me retrouve dehors...sous une pluie fine...troublée...
G. va bientôt arriver. Je me dépêche de poser mon sac de courses dans le coffre et je me lance dans les bouchons de sortie de bureau.

Ce soir je veux que la soirée soit parfaite.


Cette couleur, c'est Solveig
Celle-ci, c'est Loève...

Sans tricher...les deux Filles que nous sommes vous remercient des sourires que vous nous avez donnés et du plaisir que nous avons eu à vous lire... 
Nous ne sommes pas déçues...surprises et ravies...de semer la confusion, le doute, les questions.
Personne n'a gagné, personne n'a perdu, vous vous êtes approchés du secret, vous l'avez presque touché.
Un peu...
Un peu comme lorsque vous regardez par le trou de la serrure...

Alors devinez quoi?
Le jeu continue, si vous le souhaitez, avec votre aide, vous sensations, votre regard, vos élucubrations et vos fantasmes...
Imaginez.
Loève et moi nous avons pour passion la photo. (d'autres, c'est la cuisine, mais l'un n'empêche pas l'autre)

Et nous nous retrouvons parfois pour des séances de clics, de flashs, de prises de vues et de points de vue...sur nous mêmes, sur notre apparence et ce que nous sommes, nous les Filles. Et nous adorons ces échanges là...

Le postulat est le suivant:
La prochaine fois que nous nous voyons, nous serons en costume XIXème, et nous allons placer un décor "Orient-express". Nous restons du XIX ème...
Personne ne disparaitra.
Mais vous serez là. Oui.
Derrière la porte du wagon restaurant.
Votre oeil collé à la serrure.
Vous avez 500 mots maximum, pour nous dire ce que vous voyez...
Qui voit?
Jack, Marcus, Charles...mais les filles aussi, pas de raison, ne sont elles pas aussi câlines que vous messieurs?

jeudi 3 décembre 2009

"Contact...." (texte à quatre mains) Devinerez vous?


(crédit photo de rjseg1)

Les lumières du magasin me donnent l'impression de marcher dans les couloirs de l'institut médico-légal. Je ne passe ici que quand c'est indispensable.
G. vient ce soir.
Il manquait plusieurs affaires pour satisfaire mes envies, de nourriture, de boisson, et du reste...j'avais décidé de le bichonner. C'est un ami depuis si longtemps, on se connaît si bien...sa femme est partie depuis six mois, je ne l'ai jamais aimée, c'est normal, elle a pris le seul homme pour qui j'avais de l'intérêt.
J'avais peu de temps, sortie du bureau rapidement, ayant du remettre le toit de ma décapotable en urgence vu les gouttes qui ont commencé à tomber sans prévenir. Filé mon collant. Récupéré mes chaussures, mes favorites, celles qui me font le galbe bien rond et la cheville fine. Celles que je porte avec ma robe fourreau d'intérieur, oui, j'ai une robe fourreau d'intérieur, j'aime être belle même pour moi seule.
Enfin, là, dans les rayons, je jetais les articles rapidement dans le caddie...le saumon, les blinis, le fois gras, une mâche bien verte et croquante, de quoi faire une marquise chocolat savoureuse, mais express...du vernis, un excellent vin blanc sec et un rouge fruité...
J'avais enfin chaud et repris des couleurs...je me dirigeais vers les caisses...tiens? la caissière qui est là d'habitude a été remplacée...
Je pose mes articles, les yeux fixés sur le tapis noir, je suis pressée, vraiment, pourvu qu'elle ne lambine pas!
Devant moi, une mère de famille. Complètement dépassée par les évènements. Quand elle ne cherche pas sa carte bleue au fond de son sac...elle rattrape au vol sa petite dernière qui tente de sauter du caddie...ou bien, elle se met à paniquer car elle ne voit plus le cadet...
Je me surprend à soupirer d'agacement et d'impatience...Elle me fusille du regard  en s'éloignant de la caisse.

La caissière, la nouvelle, celle qui, je l'espère ne lambinera pas, commence à scanner mes articles. Mon regard s'arrête sur ses mains. Chacun de ses gestes provoque en moi des frissons partant du bas du dos et remontant jusqu'à ma nuque. Ses doigts...je les imagine caresser mon cuir chevelu...Je ne me lasse pas...Je voudrais que cet instant ne finisse jamais.
Puis, elle me demande si j'ai la carte fidélité du magasin. Je reste figée sur place. Sa voix me paralyse de désir.

Pourquoi me fixe t-elle cette grande brune? enfin, elle est jolie, agréable à regarder, elle a l'air de vouloir aller vite, alors pourquoi ces yeux ronds et cette rougeur aux joues? l'aurais-je déjà vue quelque part? peut-être à la soirée de chez Jean Luc? il y avait du beau monde, celle ci avec sa robe fuselée qui met en valeur ses longues jambes aurait pu y être...d'ailleurs, je me noierais bien dans ses yeux si je n'avais pas Kate qui m'attends à la maison....mmmmm Kate.! Tiens, je vais regarder son nom sur sa carte, quand elle se sera décidée à me la donner, et puis, et puis, nous verrons, peut-être...

-Euh...oui bien sûr...excusez moi...Tenez.

Elle saisit ma carte...Un nouveau frisson s'empare cette fois ci de mes épaules. Vite ma carte bleue...rien que pour voir une seconde fois ses gestes doux ... Maintenant c'est derrière mes cuisses que le plaisir ce fait présent...

Elle est pivoine, j'ai chaud moi aussi, c'est électrique, se doute t-elle de mon trouble? j'espère qu'elle reviendra, je suis là pour quelques mois, l'univers des possibles est vaste...je prends mon temps, je caresse le plastique dur et lisse, elle est neuve cette carte, elle brille. De la pulpe de mes doigts, je caresse le montant sur mon écran tactile, le bip bip de la machine hérisse les petits cheveux sur ma nuque, à moins que ce ne soit ses pupilles....je lui rend la carte avec un regard plus appuyé qu'il n'est utile, bien supérieur aux lois de la politesse envers notre clientèle. Elle s'enfuit, me semble t-il...


Deux minutes plus tard...je me retrouve dehors...sous une pluie fine...troublée...
G. va bientôt arriver. Je me dépêche de poser mon sac de courses dans le coffre et je me lance dans les bouchons de sortie de bureau.

Ce soir je veux que la soirée soit parfaite.

***
Ce texte a été écrit par Loève et Solveig, à quatre mains.
Ni la police d'écriture, ni les paragraphes ne sont le signe d'une appartenance à l'une ou l'autre.
Ni les personnages.
Nous avons mélangé.
L'une a commencé, l'autre a emboité le pas...
Devinerez vous qui a écrit quoi?
La récompense?
Un texte à 6 mains, sur un sujet que nous vous enverrons...coquin, bien sûr. Liberté absolue dans les limites du bon goût...vous pensez bien!

mercredi 2 décembre 2009

Le Baiser


Ce matin là, il faisait gris, tu me tenais par la taille, serrée contre toi, tu ne me lâchais pas, j'aurais pu m'envoler avec ce vent fripon qui soulevait mes cheveux. Je sentais ton parfum parvenir à mes narines, j'avais le goût de ta bouche sur mes lèvres, tu m'avais embrassée quelques intants plus tôt dans le bus, gourmand, content de me retrouver. Je pouvais passer ma main sous ta veste, tu ne pouvais pas glisser tes bras sous mon manteau. Mais je me retenais, le contact électrique de nos deux corps aurait produit trop d'étincelles pour passer inaperçu même dans la ville la plus anonyme du monde.
Et puis nous nous sommes retrouvés là, devant ce bâtiment célèbre, presque au mètre près de cette photo fameuse. toi comme moi, l'avons pensé, sans l'avoir voulu, comme un baptême, comme un symbole, comme la continuité de l'histoire d'amour parisienne, par delà les générations et les années, toujours en noir et blanc...ton regard amusé et interrogateur, mes yeux dans les tiens et mon sourire affamé, oui, nous devions nous embrasser comme ce couple de parisiens pris dans l'objectif de Doisneau.
La foule autour de nous était disparate, la faute au temps maussade. Les bruits se sont atténués, une sorte d'émotion serrait ma poitrine et faisait battre cette veine à ton cou. Notre excitation était réelle, de désir comme de plaisir, nous serions comme eux, célèbre dans notre coeur au moins, puisque au grand jamais nous ne devions être reconnus nous, les anonymes...Nous avons regardé le ciel, les vieilles pierres, l'entrée de la galerie souterraine, nous étions seuls, tu m'as attrappée par la taille, je me suis retrouvée face à toi, mon ventre contre le tien, j'étais émue, plus que de coutume encore, c'était notre millième baiser, c'était notre premier. Nous sommes eux, ils sont nous, pour toujours nous avons en nous cette photo, ce souvenir, comme des milliers d'autres avant, comme tous les amoureux de la terre, mais à la difference près que nous, on s'aime.



Solveig