lundi 7 décembre 2009

Les quatres mains des filles, et leur châtiment...


Les lumières du magasin me donnent l'impression de marcher dans les couloirs de l'institut médico-légal. Je ne passe ici que quand c'est indispensable.
G. vient ce soir.
Il manquait plusieurs affaires pour satisfaire mes envies, de nourriture, de boisson, et du reste...j'avais décidé de le bichonner. C'est un ami depuis si longtemps, on se connaît si bien...sa femme est partie depuis six mois, je ne l'ai jamais aimée, c'est normal, elle a pris le seul homme pour qui j'avais de l'intérêt.
J'avais peu de temps, sortie du bureau rapidement, ayant du remettre le toit de ma décapotable en urgence vu les gouttes qui ont commencé à tomber sans prévenir. Filé mon collant. Récupéré mes chaussures, mes favorites, celles qui me font le galbe bien rond et la cheville fine. Celles que je porte avec ma robe fourreau d'intérieur, oui, j'ai une robe fourreau d'intérieur, j'aime être belle même pour moi seule.
Enfin, là, dans les rayons, je jetais les articles rapidement dans le caddie...le saumon, les blinis, le fois gras, une mâche bien verte et croquante, de quoi faire une marquise chocolat savoureuse, mais express...du vernis, un excellent vin blanc sec et un rouge fruité...
J'avais enfin chaud et repris des couleurs...je me dirigeais vers les caisses...tiens? la caissière qui est là d'habitude a été remplacée...
Je pose mes articles, les yeux fixés sur le tapis noir, je suis pressée, vraiment, pourvu qu'elle ne lambine pas!
Devant moi, une mère de famille. Complètement dépassée par les évènements. Quand elle ne cherche pas sa carte bleue au fond de son sac...elle rattrape au vol sa petite dernière qui tente de sauter du caddie...ou bien, elle se met à paniquer car elle ne voit plus le cadet...
Je me surprend à soupirer d'agacement et d'impatience...Elle me fusille du regard  en s'éloignant de la caisse.

La caissière, la nouvelle, celle qui, je l'espère ne lambinera pas, commence à scanner mes articles. Mon regard s'arrête sur ses mains. Chacun de ses gestes provoque en moi des frissons partant du bas du dos et remontant jusqu'à ma nuque. Ses doigts...je les imagine caresser mon cuir chevelu...Je ne me lasse pas...Je voudrais que cet instant ne finisse jamais.
Puis, elle me demande si j'ai la carte fidélité du magasin. Je reste figée sur place. Sa voix me paralyse de désir.

Pourquoi me fixe t-elle cette grande brune? enfin, elle est jolie, agréable à regarder, elle a l'air de vouloir aller vite, alors pourquoi ces yeux ronds et cette rougeur aux joues? l'aurais-je déjà vue quelque part? peut-être à la soirée de chez Jean Luc? il y avait du beau monde, celle ci avec sa robe fuselée qui met en valeur ses longues jambes aurait pu y être...d'ailleurs, je me noierais bien dans ses yeux si je n'avais pas Kate qui m'attends à la maison....mmmmm Kate.! Tiens, je vais regarder son nom sur sa carte, quand elle se sera décidée à me la donner, et puis, et puis, nous verrons, peut-être...

-Euh...oui bien sûr...excusez moi...Tenez.

Elle saisit ma carte...Un nouveau frisson s'empare cette fois ci de mes épaules. Vite ma carte bleue...rien que pour voir une seconde fois ses gestes doux ... Maintenant c'est derrière mes cuisses que le plaisir ce fait présent...

Elle est pivoine, j'ai chaud moi aussi, c'est électrique, se doute t-elle de mon trouble? j'espère qu'elle reviendra, je suis là pour quelques mois, l'univers des possibles est vaste...je prends mon temps, je caresse le plastique dur et lisse, elle est neuve cette carte, elle brille. De la pulpe de mes doigts, je caresse le montant sur mon écran tactile, le bip bip de la machine hérisse les petits cheveux sur ma nuque, à moins que ce ne soit ses pupilles....je lui rend la carte avec un regard plus appuyé qu'il n'est utile, bien supérieur aux lois de la politesse envers notre clientèle. Elle s'enfuit, me semble t-il...


Deux minutes plus tard...je me retrouve dehors...sous une pluie fine...troublée...
G. va bientôt arriver. Je me dépêche de poser mon sac de courses dans le coffre et je me lance dans les bouchons de sortie de bureau.

Ce soir je veux que la soirée soit parfaite.


Cette couleur, c'est Solveig
Celle-ci, c'est Loève...

Sans tricher...les deux Filles que nous sommes vous remercient des sourires que vous nous avez donnés et du plaisir que nous avons eu à vous lire... 
Nous ne sommes pas déçues...surprises et ravies...de semer la confusion, le doute, les questions.
Personne n'a gagné, personne n'a perdu, vous vous êtes approchés du secret, vous l'avez presque touché.
Un peu...
Un peu comme lorsque vous regardez par le trou de la serrure...

Alors devinez quoi?
Le jeu continue, si vous le souhaitez, avec votre aide, vous sensations, votre regard, vos élucubrations et vos fantasmes...
Imaginez.
Loève et moi nous avons pour passion la photo. (d'autres, c'est la cuisine, mais l'un n'empêche pas l'autre)

Et nous nous retrouvons parfois pour des séances de clics, de flashs, de prises de vues et de points de vue...sur nous mêmes, sur notre apparence et ce que nous sommes, nous les Filles. Et nous adorons ces échanges là...

Le postulat est le suivant:
La prochaine fois que nous nous voyons, nous serons en costume XIXème, et nous allons placer un décor "Orient-express". Nous restons du XIX ème...
Personne ne disparaitra.
Mais vous serez là. Oui.
Derrière la porte du wagon restaurant.
Votre oeil collé à la serrure.
Vous avez 500 mots maximum, pour nous dire ce que vous voyez...
Qui voit?
Jack, Marcus, Charles...mais les filles aussi, pas de raison, ne sont elles pas aussi câlines que vous messieurs?

5 commentaires:

  1. Vous m'en avez fait voir de toutes les couleurs les Filles...^^ Je ne vous connais pas assez pour deviner qui écrit quoi, même si je pense avoir plus échangé avec Solveig. Mais peut-être me trompe-je...( Canailles ! )

    Très jolies photos, je vais faire votre texte, un trou de serrure c'est pour moi, un peu de patience...

    Des photos de vous en récompense ?

    Besos et à tout bientôt :-)
    Jack

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  2. Hum presque interchangeables, ces filles.

    Par chance pour mes pauvres vertèbres lombaires, les portes de la voiture restaurant de l'Orient Express sont vitrées et finement décorées.
    Un voyage pareil, ça ne se refuse pas.

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  3. Jack! nous réfléchissons à un prix digne de ce nom...
    Marcus, oui, le trou de serrure est une "image" dans notre cas ;-) et puis, j'en rajoute, on reste au XIXème siècle, sinon le coup de la sénace photo est moins crédible...nous attendons ta participation! (interchangeables, uh uh uh)
    Charles, very well indeed...
    Solveig.

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  4. Ca tombe bien, j'ai entendu ce matin que l'Orient Express va faire son dernier trajet bientôt. Faut se dépêcher, les filles : )

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Au plaisir de vous lire!