mercredi 22 juillet 2009

Le film.

Femme assise
Alain Barat



Elle était là.
Assise dans son bon vieux chesterfield...

Impassible.

Elle ne bougeait pas.
Fixant la lucarne.

Impassible.

Soudain une douleur lui saisit la gorge.
Un mélange d'étreinte et de brûlure.

Impassible.

Elle n'arrivait plus à avaler sa salive.
Si elle avait essayé de dire un mot, elle savait qu'aucun son ne serait sorti.

Impassible.

Elle fixait toujours la lucarne.
Sa vision se troubla.

Elle se redressa.

Posa ses coudes sur ses genoux.
Mit son menton au creux de ses paumes.

Immobile.

Sa gorge lui faisait mal.
Ses yeux la brûlaient.

Immobile.

Puis ce fut doux.
Chaud et doux.

Immobile.

Juste quelques unes au départ.
Restant sagement dans son regard.

Immobile.

Formant un voile tiède et humide.
Sa gorge lui faisant toujours aussi mal.


Puis ce fut la délivrance.

Elles quittèrent ses yeux et dévalèrent ses joues, embrassant la commissure de ses lèvres, traçant un chemin dans son cou.
Certaines gravissaient sa poitrine, et, allaient poser un baiser au goût salé sur ses mamelons .
D'autres, contournaient ses seins par bâbord ou tribord, et, continuaient leurs douces caresses le long de sa taille.
D'autres, encore, se lovaient entre ses formes puis plongeaient pour finir au creux de son nombril.

Le film.



Qui fit pleurer la femme impassible et immobile.



6 commentaires:

  1. a t elle été consolée?... la pauvre...

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  2. Ah, le Cinéma, quand ça vous prend...

    Et c'était quel film ?

    Pas mal, les Filles, c'est un texte original !
    Besos
    Jack

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  3. Charles :

    a t elle été consolée?

    Puis elle s'enfonça à nouveau dans chesterfield.
    Ramena ses genoux sur sa poitrine.

    Lovée.

    Il entra dans la pièce.
    La trouva endormie.

    Lovée.

    Il se pencha au dessus d'elle.
    Avec ses doigts, il retraça les chemins des larmes.

    Lovée.

    il l'a pris dans ses bras.
    Se lova avec elle dans le bon vieux fauteuil.

    Lovés.

    Jack :

    Ô Jerusalem....La dernière scène....

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  4. Pleurer au cinéma, me procure un vrai plaisir... Comme si j'arrivais à m'abandonner vraiment, me laisser aller sans que personne ne me juge !
    Très beau texte et merci les filles pour ce moment passé en votre compagnie !
    Bises et à bientôt..

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  5. Laisser couler les émotions révèlent une des plus belle part de notre humanité ... tout comme certaines écritures ;-)

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  6. 97 : c'est très joli...merci...

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Au plaisir de vous lire!