mardi 25 mai 2010

A CROQUER ?

(les réponses de notre petit jeu en bas de ce billet)


Un homme ou une femme?

Pourquoi maintenant?

Pour moi ou pour toi?

Seras tu un(e) inconnu(e)?

Notre rencontre se fera à la suite d'une petite annonce?

Est-ce toi qui me choisira ou bien moi?

Vais-je trembler lorsque je serai nue?

Me diras-tu comment m'installer ?

Oserai-je te parler après?

Oserai-je venir te revoir?

Au crayon, au fusain, au pinceau ?

Une seule certitude aujourd'hui.

Je suis une femme en désir d'être croquée.

Et, vous savez quoi?

J'aime le plaisir que ce désir me procure.


Loève.






Ps: Ella, Phil et Charles....nous attendons avec impatience vos sujets de texte ...

mardi 11 mai 2010

De rouge, laqués.

 (en attendant les délibérations du jury ...)

Tu m’as parlé de mes ongles peints.
Tu les as vus.
Ils touchent la terre et l’herbe, ils prennent le vent.
J’aime marcher pieds nus, tu sais, aujourd’hui l’herbe était chaude, malgré le vent frais.
Tu as vu mes ongles peints alors qu’un chaud manteau cachait ma peau.
C’est étrange, n’est-ce pas, de marcher nu-pieds alors que souffle la bise.

Tu m’as parlé de mes ongles peints.
J’ai eu envie de te dire, que si le pinceau n’est pas mon ami sur une toile, il se trouve beau à caresser le bout de mes extrémités.
C’est la couleur qui ponctue mes envies, c’est la brillance qui fait luire le reflet du soleil quand il se prend à sortir des nuages.
Rouge carmin.

La couleur de l’hiver, celle qui me tient chaud même sous la neige.
Rouge de Chine, nuit câline, peau blanche, points rouges qui dessinent les repères sur ta peau que je caresse.

Vois les doigts de mes mains. Elles ont blanches, encore plus blanches, avec ce rouge que je peins.
Vois les doigts de mes pieds. Ils font des pointillés sur le drap blanc.

J’aime les dessins de peau, j’aime ce fin réseau de lignes qui courent, là, en dessous, que je vois bleues, alors que rouge.
Le rouge de ta vie qui pulse, le rouge de mes doigts qui suivent de la pulpe, la rivière bleue, de ton coude à ta main, de ton cou à ta bouche, de ma main à tes yeux.

Tu m’as parlé de mes ongles peints.
Et j’ai vu dans tes yeux, la promesse des lendemains.
Rouge.
Carmin.

jeudi 6 mai 2010

Nous voilà.

Loève et moi n'avons pas fini la tapisserie. Néanmoins, les mots s'accumulent dans le carton dans la chambre sud, et nous souhaitons faire un peu d'ordre, histoire de voir le soleil briller sur le plancher.
Nous avons retrouvé des feuilles de papier volantes, nous ne savons plus qui d'elle ou de moi a rédigé ces deux textes là, les deux qui suivent.
Vous allez bien être volontaires pour nous remettre les papiers dans le bon cahier?
Tiens, Loève me souffle à l'oreille que ceux qui trouvent auront la possibilité de nous souffler un sujet de texte. Nous aimons les exercices de composition voyez vous.
Plus il y a de fous,....


Texte retrouvé (carton marqué "fragile") UN:

"J’étais dans mon cocon, dans ma bulle. Seule.
Parfois, une lumière forte réchauffait mes yeux, qui se fermaient par réflexe.
Je ne sais pas si ma veille était de nuit ou de jour, je ne sais plus le temps que j’ai mis à me lover, là, dans ta main.
Un souffle a chatouillé ma joue.
Était-ce ma joue ?
Un doigt a caressé ma peau.
Était-ce ma peau ?
Mes cils faisaient persiennes, ma bouche avait soif, mes bras réclamaient d’embrasser, mes jambes de marcher.
Un côté de mes hanches était chaud, encore plus chaud que l’autre. C’est cette sensation qui m’a fait me retourner.
Je t’ai vu.
Je me suis vue dans tes yeux.
Je n’étais plus la même, n’est-ce pas ?
Tu as dit mon prénom, .... , j’ai su que c’est ainsi qu’il fallait que je dise, pour que je sache qui j’étais.
Dehors, les arbres nus redevenaient verts, entre hier et ce matin le ciel avait disparu sous les ramures.
Un parfum ancien remontait du jardin, aurais-tu coupé l’herbe ? fauché les ronces ?
Le drap blanc avait pourtant la même souplesse, les murs étaient doux sous mes doigts, le bois soyeux sous mes pieds nus.
Je te vis marcher, j’entendis ta voix, je fermais les yeux, pour garder mémoire.
Mes cheveux avaient poussé, ma voix était plus rauque, mon corps endolori et pourtant je le sentais bien plus vif qu’avant.
Avant quoi ?
L’hiver.
L’hiver endormi avait régénéré mes cellules, éclairci mes pensées, j’avais changé, semblable et une autre à la fois.
Comment pouvais-je t’annoncer cela ?
L’irréductible besoin d’être moi avant nous, d’être, avant tout.
Tu te coucheras sur moi ce soir, nous dormirons ensemble, je sais que tu sauras, que mon corps et le tien ne font qu’un, mais que mon âme n’appartient qu’à moi."


Texte retrouvé (carton marqué lingerie):

"Avec ses mains, il prit mon visage.  Son regard se posa sur ma longue chevelure. Entre ses doigts, il faisait glisser mes mèches. Il ferma les yeux. Je sentais qu'il essayait de se souvenir. Il enfouit son visage dans mon cou. Son souffle remontait le long de mon oreille. Il recula. Oui, je sais, j'ai aussi changé de parfum. Il me saisit par la taille. Ses lèvres se plaquèrent sur les miennes. Il me goutta, me mordit, m'aspira, me caressa. Il cherchait. Il me cherchait. Il était perdu. Alors doucement, je lui fermais ses paupières. Et, doucement je posais mes mains sur son visage. Sous mes paumes, je sentais ses larmes couler le long de ses joues. Ma bouche, posée sur son menton, était là pour les recueillir. Je ne me souviens plus combien de temps nous sommes restés ainsi. Nos pieds nus à même le sable s'enlisaient petit à petit. Les vagues venaient et s'en allaient sur nos mollets. Puis, il rompit le silence. Je savais déjà ce qu'il allait me dire...

- Ne pars pas.
- Si. Tu le sais bien.
- Pas cette fois ci.
- Je te quitterai encore et encore.
- Mais celle ci sera celle de trop.
- Peut-être. Mais pour le savoir, je dois m'en aller.
-Alors ne reviens plus.
-Je reviendrai pour le plaisir de te revoir, de te retrouver, de te redécouvrir. Mais pour cela, je vais encore te laisser. Ainsi, j'éprouverai le manque de toi, l'envie de toi."


A vous !