mardi 9 février 2010

Maestro

Tu m'as souvent dit que mon corps est un tableau.
Beau parleur, aujourd'hui je te prends au mot.
Tiens, quelques outils, quelques pinceaux, n'hésite pas, mon corps sera ta toile.

Mmmm, oui, comme tu as raison de commencer par là...mon pied droit.
Tu parcours la plante, vierge encore, tu y poses quelque pinceau fin, en soie c'est certain, sa douceur me fait frémir, tu as trouvé le toucher, ni trop fort ni trop léger, déjà les frissons qui ne sont pas de rire, me prennent.
Oui, passe au dessus, là, sur mon cou de pied courbé, prêt à se laisser plier à ta volonté, tu me caresses, quelle couleur déjà? rouge, comme la passion, je sens qu'elle monte.
Tu chuchotes à mon oreille alors que ta main se fait subtile, je ne sais plus où tu en es... la cheville, le mollet? aaah, je te sens derrière le genoux, ma peau se hérisse, ma voix s'en mêle, j'ai chaud, alors que je suis nue, sur ce lit bien trop grand, et toi, enlève cette chemise, tu ne te tacheras pas, c'est promis.
Comment, déjà, tu quittes ce sésame pour remonter ma cuisse? pourquoi ne dis-tu plus rien, je sens ton souffle qui vibre, et ta main se met à trembler. Je me laisse tomber...
Je te conseille de ne pas prendre ce chemin, je ne pourrais pas tenir jusqu'à demain, va plutôt là, en bas de mon dos, ah, non, ce n'est pas une bonne idée je succombe à cette peinture là aussi, dans ce creux, le début d'une faille dont on ne connait jamais la fin, qui mène aux mêmes émois que par là...devant...
Non, suis ma colonne... oui... non... je ne sais plus, c'est que j'ai faim vois-tu?
Laisse moi te voir en peintre du dimanche matin, ton pinceau à la main et ton envie te guider.
Je voudrais aussi bien que tu utilises tous tes accessoires pour me peindre, me dessiner le corps, l'enduire de tes désirs, le parcourir de ta pointe comme un stylet, doucement, sans vouloir se presser.
Je te fixe, mon Michel-Angelo, mon Titien, tu es beau comme une sculpture de Rodin.
Ah, tu as repris le pinceau après cette mise en appétit, tu m'empêches de bouger, tes genoux autour de ma taille, comme un étau de velours, tu arasbesques mon devant, tu voyages sur la géographie de mes montagnes, tu voudrais planter le drapeau de la victoire, mais tu sais trop bien jouer de moi et de  mes sens, j'ai trop envie et tu la fait durer, car tu sais que je peux être avide.
Te voilà redescendu au nombril, mon Dieu, déjà, seulement?
Mais va plus vite, regarde, je me tord sous toi, tu ris presque, tu savoures ton pouvoir qui ne tient qu'à tes cuisses et ton pinceau, je me vengerai tu le sais, tu l'espères, alors tu plonges dans ma forêt noire, les soies ténébreuses s'emmêlant, méfies toi, tu risques de ne plus en sortir...tu es bien trop près du Graal, tu vérifies longuement que la porte fonctionne, avec un toucher on ne peut plus délicat, tu fignoles ta toile, tu l'améliores à ton goût, cela pourrait durer des siècles mais je m'évanouirai avant, je n'ai plus d'air déjà tu le sens?
Détache moi, délivre moi, utilise ton calame pour signer ton oeuvre, tu le sais c'est un incunable, il est unique ce plaisir là, c'est le tien, c'est le mien...
Je suis ton encrier...et crie!
Maestrooo...

12 commentaires:

  1. à mon tour... S'il vous plaît Solveig...

    C'est vrai, ce lit est bien trop grand...laissez moi un peu de place, là, que je m'allonge près de vous.

    ...

    oh oui, comme c'est doux le pinceau en soie...

    ...

    Superbe...

    ...

    Oui, bonne idée Solveig, prenez aussi un pinceau...j'ai toujours aimé les œuvres à quatre mains...

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  2. Loève : j'ai toute une boîte de pinceaux…
    Et pour toi, je pourrais même passer plusieurs couches. ;o)

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  3. Du body painting... ou presque.. sur un chevalet ou des draps de soie.. hummm.. les filles... j'aime vos activités culturelles...

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  4. Un chef d'orchestre avec des pinceaux,c'est mieux que les baguettes !
    Plonger dans la forêt noire, Solveig vous allez très loin !
    Tout ça donne envie de se plonger dans les travaux manuels...

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  5. Marcus, oui, je confirme, Loève...
    Charles...vraiment, culturelles? cultuelles?
    Virginie, oui, j'ai finalement plongé, dans le plaisir surtout...

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  6. Maestro moi...? Non.. Impossible... mais Mini Prince sans doute...

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  7. ça me donne des envies de pinceaux à ne pas mettre entre toutes les mains ^ ^

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  8. Charles...mini prince? nan?
    97...un pinceau dans les mains de 23, ça va faire concurrence au matériel équestre. Faut il faire un choix ou associer les deux, comme le chaud et le froid?

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  9. Hello les filles, je vous ai "gâté", l'une ou l'autre ou encore mieux les deux!
    http://97point23.wordpress.com/2010/02/15/la-gaterie-de-97/

    ;-)

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  10. Wow, wow, wow ! Loève qui veut partager ta couche et Charles qui ne dit pas non. Et moi, est-ce que j'y ai droit ? Un tout petit morceau de couette, je ne prends pas beaucoup de place, mais attention, je fais beaucoup de bruit et j'aime me bagarrer. Ton lit deviendrait vite une foire à l'empoigne, mais peut-être que Charles saurait y mettre de l'ordre ? Alors, qu'en dis-tu, Solveig ? Mille baisers gorgés de chaudes idées...

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Au plaisir de vous lire!