mercredi 27 janvier 2010

Danse avec moi


Laisse moi te raconter, ami, ce que la danse me fait.
Je n'ai jamais appris, je ne sais pas les pas.
Quelques films me réjouissent, me transportent, battent la cadence, danse.

Un bal.
Le bal d'un mariage. Musique du soir. Les corps sont las, enchevêtrés, fatigués. Musique lancinante, le tam tam d'un djembé, tam temps tam temps, j'ai les yeux fermés je suis seule, je bouge à peine, laissant la main sur la peau du tambour se poser sur le rythme de mon coeur, une pulsation à trois temps.
Je me balance, tu me vois onduler du bas vers le haut, mes bras qui se lèvent, l'un après l'autre, je fais comme une arabesque sur la musique qui glisse, comme la goutte qui coule le long du verre d'eau fraîche...
Tango. Tu m'éloignes, tu me frôles, tu t'approches, ton souffle sur ma joue sèche la sueur qui glisse à mes tempes, je fais de grands pas, je fuis, tu m'attires, je plonge dans tes bras et ton regard. Nos corps bougent seuls, alors que nous nous hypnotisons, vert dans bleu, tu me sondes, je t'absous, tu m'enjôles, je cajole, et te love...
Danse avec moi.
Nous sommes deux nous sommes cent, nous somme seuls. Sur la scène la chorégraphie est précise, à pas comptés, temps mesurés, espaces contrôlés.
Nos tenues peau à peau laissent voir nos muscles, laissent passer l'air et nous font nus, c'est voulu.
Tu me passes dessus, tu me portes, je vois ton ventre respirer, se soulever s'abaisser alors que ton souffle reste léger, tu te fais anguille, je me fais plume, nous faisons des noeuds de nos membres déliés, nous nous envolons en pirouettes audacieuses, feu d'artifice avant l'implosion finale, au centre, c'est la loi.
Danse contre moi.
Toi et moi dans notre salon.
Nous avons choisi la musique, nous tamisons la lumière, nous chuchotons...chuuut. Viens, je vais t'apprendre mon pas, là, contre moi, pose ta main, là, dans le bas de mon dos, je ferme déjà les yeux, puisque c'est à ton parfum que je sais qui tu es. Ecoute, tu sens, mon sang qui bat contre toi, mes lèvres entrouvertes contre ton cou, la vibration de mon pouls qui passe de mon poignet à ta main...
Danse.
Nous sommes comme deux statues, une oeuvre vivante, qui ne bouge que par intermittence, presque invisible à l'oeil nu, tant notre cadence est transe, tant il suffit de peu que tu mènes le jeu, à un mot, une respiration, à un geste, une pulsation...
Danse, toi en moi, émoi.
(ta)

16 commentaires:

  1. Solveig, grâce à vos mots...j'y étais...j'aime les bras, les mains, le torse, le cou des danseurs...ceux qui nous mènent, nous dirigent...avec fermeté et douceur...

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  2. la danse... la plus belle des approches avant le lit ou le sable chaud... mais chutt... il ne faut pas le répéter..

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  3. Tu te fais anguille, je me fais plume...
    Trop beau, trop chaud chez vous les filles !
    Ne pas se connaitre, se reconnaitre en se touchant à peine, se glisser des mots à l'oreille,voilà ce que j'aime, ce que j'aimais parce que les slows n'existent plus et que j'en suis si malheureuse....
    Merci Solveig !

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  4. Loève, cela ne m'étonne pas de vous ;-)
    Charles, le lit de sable ...est ce du vécu? ou..ou alors c'est vivre au bord de la mer qui donne des idées?
    Virginie..les slows n'existent plus? c'est vrai? cela me désespère..faisons donc une soirée slows...je suis sûre que nous trouverons des partenaires...

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  5. Emoi et moi aussi ...

    http://seletpoivre.hautetfort.com/archive/2007/04/30/voulez-vous-aimer-avec-moi.html

    Bisous.

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  6. Bon, Solveig, sur ce coup-là, je crois que je vais te surprendre ! Je n'aime pas les slows ! Tu vas me traiter de menteuse, vu le truc de Christina Aguilera qui traine sur mon blog, mais je te jure que c'est vrai ! La raison est simple. J'ai besoin de me déchainer et de me transcender quand je danse, donc il me faut du speed ! Là, j'obtiens mes fameux regards, ceux que je ne pourrais pas obtenir lors d'un slow. Comprends-tu l'astuce ;) Mais te lire, oui, parce que j'aime regarder un couple enlacé. Miam, miam. Belle soirée, douce Solveig...

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  7. J'ai un jour été emportée dans une valse par un danseur professionnel. Mamamia...Mes pieds ne touchaient terre. C'était il y a très longtemps, il y a quasi 20 ans, mais je suis encore dans ses bras, au ciel....Ô Ciel...Volutes et voluptés.

    Sinon, je dois dire que le slow-ve je danse, moi, dans mon salon avec mon aimé. Et toujours je danserai.

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  8. Dana...émoi je comprends...
    Alice, non, je ne suis pas étonnée..mais tu pourras remarquer que "mon" slow n'est pas si "slow" il est "tendu", vibrant, absolument pas "laissé aller" sauf dans ce choix ;-)
    Ceci dit, être regardée, mmm oui...je le ferai aussi je crois, te regarder...:-)
    Dusportmaispasque a t-il un prénom plus "court"? bienvenue!
    Décadence?oui, comme un carré de chocolat en plein régime est une décadence, succomber au désir, absolument...:-)

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  9. Peu m'importe Slow ou pas slow, danser avec quelqu'un est rythmé par leurs frôlements. Je préfèrerais le tango si je savais danser...

    Toi tu danses avec les mots, je tourne et vire, te prend par la taille et t'emporte vers la vigie où les mouettes nous font aubade !
    Besos du matin chère Solveig !
    Jack

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  10. Pauline, tu slowves dans ton salon, et sûrement avec passion. Toujours. ;-)
    Jack, wow, belle envolée, commencer la journée par un pas de valse, c'est s'envoler, déjà...merci :-)

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  11. sur le sable ... oui... et bien cachés sous un plaid... du vent froid et violent et des embruns chatouillants avec leurs éclats nos corps nus...

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  12. Charles...mmmmmmmquelle chance, communion marine...

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  13. Je dois à la salsa mes plus belles nuits. Merci pour ce texte qui nous emporte dans une danse de souvenirs et d'émotions.

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  14. un récit qui emporte loin, et ton illustration très tango me rappelle quelques fougueuses milonga ...

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Au plaisir de vous lire!