

Le déluge.
Il assaille mes fenêtres comme il tombe sur ma peau.
La goutte persifle, elle envahit.
L'eau me mouille les pores, elle pénètre mon intérieur.
J'ai envie de mettre le nez dehors.
L'eau qui lave, coule dans mes cheveux.
Elle chatouille mon cuir, elle glisse maligne.
Je suis vêtue de ma chemise de nuit.
Il n'en faut pas plus pour être nue.
La pluie qui colle, qui déshabille.
Je suis un arbre, un nénuphar,
Je reste immobile, les pieds qui s'enracinent.
Je grandis, je croîs, plante vivante.
Éponge, je ferme les yeux,
Larmes qui ne coulent pas,
Néanmoins je pleure du ciel,
Derrière moi, un souffle,
Est ce toi? est ce le vent?
Est ton corps qui s'applique à me tordre?
Ta main qui sèche mes mèches?
Ta bouche qui boit mon eau?
Avide, je puise dans la terre de ton âme,
Tu me donnes vie de ton corps accord,
Trempe la tige dans la rosée qui me brûle,
Verte, je suis,
Jamais fanée,
Je m'alanguis.
En toi, je ploie,
Ronde comme la goutte qui glisse,
Vibrante, sous le ressac,
Je finis par m'étendre,
Comme un lac
Dans ta forêt tropicale,
Comme une brise
Cette fois soumise.
Ta
Solveig

"Trempe la tige dans la rosée qui me brûle."
RépondreSupprimerEt bien, elles osent tout les filles.
Mais dis-moi Solveig, c'est une métaphore où une périphrase ?
Heureuse de voir qu'un langage aussi codé qu'une métaphore ET une périphrase, parle à Monsieur ;-)
RépondreSupprimerEt si nous osons, c'est encore bien peu...
Sol.
cette phrase aussi m'a logiquement et masculinement interpellé...
RépondreSupprimeravec les mots, finalement, tout est possible... ils sont comme la goutte d'eau qui s'écoule sur nous avant de nous imbiber... et de vivre sa vie à l'intérieur à sa guise... libre et indomptable...
c'est un très joli texte Solveig... une histoire d'O en quelque sorte...
O merci!
RépondreSupprimerCodé ? Alors ça c'est une hyperbole !
RépondreSupprimerAvec un code pareil pour couvrir vos pensées, elles risquent de prendre froid.
Une écriture à la fois sauvage et tendre qui révèle une belle sensibilité, à "fleur de peau" oserais-je dire ;-)
RépondreSupprimerL'eau...Un poème fort qui raconte un bel amour, un désir.
RépondreSupprimerL'eau...Mais je suis sûr que vous préfèrez le vin, les Filles !
L'eau, comme autour de mon bateau...
Besos.
Votre
Jack.
Un déluge d'émotions à la lecture, j'ai le ventre noué!
RépondreSupprimerCe qui fait la beauté d'une âme amoureuse, c'est que plus on y puise, plus elle se ressource.