mardi 30 novembre 2010

Pour Ella, Phil et Charles.

 Souvenez vous...le jeu était... ici....et...les réponses.......

J'essaie, je tente, j'ébauche une esquisse. Non, ça ne va pas. Je déchire la feuille.

Je ferme les yeux.

"Moi j'aimerais de l'amour en bateau. A voiles, à moteur, en croisière, en parade militaire ou en commando. D'un phare ou d'un paquebot. Peu importe le temps d'une ivresse pourvu qu'il y ait des matelots. Je ne sais. Mais des roulis et des rouleaux."Ella.

Sur un bateau.
A voiles.
Un voilier, un cata, un trimaran ...
"Mais des roulis et des rouleaux."
La proue va fendre l'eau, nos mains seront dans l'eau, nos doigts salés.
"pourvu qu'il y ait des matelots"
Combien serons nous sur ce bateau ?
Deux, toi et moi.
Trois, elle, toi et moi.
Trois,lui, toi et moi.
Plus?
Eux et nous.
Elles et nous.



J'ouvre les yeux.


"Pourquoi ne pas nous faire un petit essayage de lingerie ? J'aime bien ça, moi, les boutiques de lingerie. " Phil.
Une boutique de lingerie à bord d'un bateau. Ok, on reste calme, ça va le faire. Enfin, j'espère. Et après tout, pourquoi pas. Pas mal le concept. Un bateau-boutique qui lèverait l'encre tous  les matins avec à son bord des matelots pour conseiller les clientes. Non ? " "à fleur d'eau", la nouvelle boutique de lingerie".
Je regarde la neige tomber. C'est beau.
Je nous imagine sur ce bateau-boutique en train de caresser des dentelles et de la soie. Je sens que toi aussi tu l'as bien repéré ce beau matelot avec son carnet et son crayon...Combien de croquis a-t-il pu bien faire de nous ? Et son regard...noir, sombre...qui semble nous dire, à votre tour ...


"Croquez-moi les Filles..."Charles.
Alors, sa peau sera salée, elle aussi.
D'abord on lui mordillera le lobe de ses oreilles. Toi, celle de droite, moi, celle de gauche.
Et puis, ses lèvres aussi, ses joues, ses épaules. Nous glisserons ensemble vers sa poitrine.
Et pendant ce temps là, nos mains seront...oui c'est ça, nos mains seront là. Et ensemble nous le sentirons fléchir, vaciller, trembler.

mardi 25 mai 2010

A CROQUER ?

(les réponses de notre petit jeu en bas de ce billet)


Un homme ou une femme?

Pourquoi maintenant?

Pour moi ou pour toi?

Seras tu un(e) inconnu(e)?

Notre rencontre se fera à la suite d'une petite annonce?

Est-ce toi qui me choisira ou bien moi?

Vais-je trembler lorsque je serai nue?

Me diras-tu comment m'installer ?

Oserai-je te parler après?

Oserai-je venir te revoir?

Au crayon, au fusain, au pinceau ?

Une seule certitude aujourd'hui.

Je suis une femme en désir d'être croquée.

Et, vous savez quoi?

J'aime le plaisir que ce désir me procure.


Loève.






Ps: Ella, Phil et Charles....nous attendons avec impatience vos sujets de texte ...

mardi 11 mai 2010

De rouge, laqués.

 (en attendant les délibérations du jury ...)

Tu m’as parlé de mes ongles peints.
Tu les as vus.
Ils touchent la terre et l’herbe, ils prennent le vent.
J’aime marcher pieds nus, tu sais, aujourd’hui l’herbe était chaude, malgré le vent frais.
Tu as vu mes ongles peints alors qu’un chaud manteau cachait ma peau.
C’est étrange, n’est-ce pas, de marcher nu-pieds alors que souffle la bise.

Tu m’as parlé de mes ongles peints.
J’ai eu envie de te dire, que si le pinceau n’est pas mon ami sur une toile, il se trouve beau à caresser le bout de mes extrémités.
C’est la couleur qui ponctue mes envies, c’est la brillance qui fait luire le reflet du soleil quand il se prend à sortir des nuages.
Rouge carmin.

La couleur de l’hiver, celle qui me tient chaud même sous la neige.
Rouge de Chine, nuit câline, peau blanche, points rouges qui dessinent les repères sur ta peau que je caresse.

Vois les doigts de mes mains. Elles ont blanches, encore plus blanches, avec ce rouge que je peins.
Vois les doigts de mes pieds. Ils font des pointillés sur le drap blanc.

J’aime les dessins de peau, j’aime ce fin réseau de lignes qui courent, là, en dessous, que je vois bleues, alors que rouge.
Le rouge de ta vie qui pulse, le rouge de mes doigts qui suivent de la pulpe, la rivière bleue, de ton coude à ta main, de ton cou à ta bouche, de ma main à tes yeux.

Tu m’as parlé de mes ongles peints.
Et j’ai vu dans tes yeux, la promesse des lendemains.
Rouge.
Carmin.

jeudi 6 mai 2010

Nous voilà.

Loève et moi n'avons pas fini la tapisserie. Néanmoins, les mots s'accumulent dans le carton dans la chambre sud, et nous souhaitons faire un peu d'ordre, histoire de voir le soleil briller sur le plancher.
Nous avons retrouvé des feuilles de papier volantes, nous ne savons plus qui d'elle ou de moi a rédigé ces deux textes là, les deux qui suivent.
Vous allez bien être volontaires pour nous remettre les papiers dans le bon cahier?
Tiens, Loève me souffle à l'oreille que ceux qui trouvent auront la possibilité de nous souffler un sujet de texte. Nous aimons les exercices de composition voyez vous.
Plus il y a de fous,....


Texte retrouvé (carton marqué "fragile") UN:

"J’étais dans mon cocon, dans ma bulle. Seule.
Parfois, une lumière forte réchauffait mes yeux, qui se fermaient par réflexe.
Je ne sais pas si ma veille était de nuit ou de jour, je ne sais plus le temps que j’ai mis à me lover, là, dans ta main.
Un souffle a chatouillé ma joue.
Était-ce ma joue ?
Un doigt a caressé ma peau.
Était-ce ma peau ?
Mes cils faisaient persiennes, ma bouche avait soif, mes bras réclamaient d’embrasser, mes jambes de marcher.
Un côté de mes hanches était chaud, encore plus chaud que l’autre. C’est cette sensation qui m’a fait me retourner.
Je t’ai vu.
Je me suis vue dans tes yeux.
Je n’étais plus la même, n’est-ce pas ?
Tu as dit mon prénom, .... , j’ai su que c’est ainsi qu’il fallait que je dise, pour que je sache qui j’étais.
Dehors, les arbres nus redevenaient verts, entre hier et ce matin le ciel avait disparu sous les ramures.
Un parfum ancien remontait du jardin, aurais-tu coupé l’herbe ? fauché les ronces ?
Le drap blanc avait pourtant la même souplesse, les murs étaient doux sous mes doigts, le bois soyeux sous mes pieds nus.
Je te vis marcher, j’entendis ta voix, je fermais les yeux, pour garder mémoire.
Mes cheveux avaient poussé, ma voix était plus rauque, mon corps endolori et pourtant je le sentais bien plus vif qu’avant.
Avant quoi ?
L’hiver.
L’hiver endormi avait régénéré mes cellules, éclairci mes pensées, j’avais changé, semblable et une autre à la fois.
Comment pouvais-je t’annoncer cela ?
L’irréductible besoin d’être moi avant nous, d’être, avant tout.
Tu te coucheras sur moi ce soir, nous dormirons ensemble, je sais que tu sauras, que mon corps et le tien ne font qu’un, mais que mon âme n’appartient qu’à moi."


Texte retrouvé (carton marqué lingerie):

"Avec ses mains, il prit mon visage.  Son regard se posa sur ma longue chevelure. Entre ses doigts, il faisait glisser mes mèches. Il ferma les yeux. Je sentais qu'il essayait de se souvenir. Il enfouit son visage dans mon cou. Son souffle remontait le long de mon oreille. Il recula. Oui, je sais, j'ai aussi changé de parfum. Il me saisit par la taille. Ses lèvres se plaquèrent sur les miennes. Il me goutta, me mordit, m'aspira, me caressa. Il cherchait. Il me cherchait. Il était perdu. Alors doucement, je lui fermais ses paupières. Et, doucement je posais mes mains sur son visage. Sous mes paumes, je sentais ses larmes couler le long de ses joues. Ma bouche, posée sur son menton, était là pour les recueillir. Je ne me souviens plus combien de temps nous sommes restés ainsi. Nos pieds nus à même le sable s'enlisaient petit à petit. Les vagues venaient et s'en allaient sur nos mollets. Puis, il rompit le silence. Je savais déjà ce qu'il allait me dire...

- Ne pars pas.
- Si. Tu le sais bien.
- Pas cette fois ci.
- Je te quitterai encore et encore.
- Mais celle ci sera celle de trop.
- Peut-être. Mais pour le savoir, je dois m'en aller.
-Alors ne reviens plus.
-Je reviendrai pour le plaisir de te revoir, de te retrouver, de te redécouvrir. Mais pour cela, je vais encore te laisser. Ainsi, j'éprouverai le manque de toi, l'envie de toi."


A vous !

mardi 27 avril 2010

Les Filles

Reviennent bientôt.
Elles vous manquent?
Bientôt, vous dis-je.

mardi 16 mars 2010

La route.

Bien sûr, j'aurais pu choisir la ligne droite.
Mais quand on s'appelle Solveig, on préfère les courbes.
Elle est devant toi, la route. Le ruban noir. Tu l'imprimes dans tes yeux.
Tu serres les cuisses un peu plus fort, les genoux aussi, tu refermes tes mains, tu agrippes fermement, tu ne dois pas lâcher.
Et puis tu lèves les yeux, la tête, tu regardes loin, ton regard anticipe.
Tu sais qu'il va falloir onduler, le plaisir va saisir tes fibres, tu feras corps avec elle.
La courbe, elle, est dans ton corps avant que tu la touches, avant que tu bascules légèrement sur le côté, et que le vertige te saisisse.
Si quelqu'un te voyait, il verrait un seul être gîter, et se redresser en sinuosités, les roues, le bassin, les  bras, les courbes dans la courbe.
Et repartir de plus belle.
Accélérer, aller  plus vite, donner de la puissance, se pencher en avant doucement, pour que ton cou reste bien dans l'axe de ton dos, et que la rondeur du casque ne soit pas une prise au vent.
Parce que tu résistes, tu luttes pour être toujours unie à ton engin dont tu as la carrosserie entre les cuisses, la rondeur, le confort, elle se moule à toi, ou toi à elle, ta bécane.
Tu passes tes vitesses, danse des pieds et des mains, coordination, main, pied, main, pied, mettre les gaz, main pied, encore, tu montes en puissance, le paysage se déroule encore plus vite, comme dans les films où tu vois derrière le personnage la fenêtre du train, celle de la voiture, et le flou des couleurs, du vert, du gris, du bleu.
Tu as chaud sous ta veste, froid aux jambes, alors tu cherches la chaleur du moteur, tu es assisse dessus, tu réalises que tu maîtrises quelque chose de plus fort que toi, tu te fais humble et tu te concentres, le plaisir emporte tout, mais avant, vibrer encore, vivre toujours.
Et en jouir.

mercredi 10 mars 2010

Ayurvedique

Entre.
Je te laisse ôter tes habits. Oui, tout.
Allonge toi sur le ventre. Oui, là, à même le sol.
Détends toi.
Ce sont des huiles tièdes qui s'écoulent continuellement sur ton corps. Oui, nous sommes deux. Une qui verse. L'autre qui te masse.
Je pose mes mains. Une sur ton dos. L'autre sur ta tête. Je ne bouge pas. Toi non plus. Je respire. Doucement. Calmement. J'attends. Sens moi. Sens ma respiration. Là. Voilà. Tu sens? Nous respirons ensemble.
Maintenant, la danse de mes mains va pouvoir commencer. Elles vont danser sur ta peau. Nous allons rester tout le temps en contact. Jamais elles ne te quitteront. Et toujours, l'huile s'écoulera. Je ne te cache pas que parfois...mes voutes plantaires et mes talons remplaceront les paumes de mes mains...

Tu es beau. je frémis de plaisir à chacun de mes mouvements sur ta peau. Je te masse et te malaxe.
Oui ce sont mes pieds. Je n'ai pas pu résister. Tu aimes?
Grec ? Non, égyptien.  J'aime. Es-tu chatouilleux?
Mes doigts s' entrelacent entre tes orteils.
Retourne toi que je voie ton visage, ton torse, ton ventre, ...
Laisse moi presser ton visage,
Ton corps n'a plus de secret pour moi à présent.
Je le connais de la tête aux pieds.



mardi 16 février 2010

Le Baiser pour Charles...

 Bien cher Charles...ceci est pour vous...



Pourquoi lui ?
Parce qu’il est mystérieux, il montre tout sans rien dévoiler, il parle, il parle, tant, que j’ai voulu le faire taire, parce que je l’aime et que je voulais qu’il l’entende…
Il m’a suffit de l’embrasser…

Quel baiser lui avez-vous donné ?

Avec mes bras, avec mon corps, avec mes lèvres, je me suis faîte sangsue, pores à pores, je l’ai conduit dans ma mer intérieure, il aurait pu se noyer, mais ce baiser, ce bouche-à-bouche brasier l’a sauvé de lui même, il me donnait sa bouche je lui donnait de l’air, il me brûlait le cœur, j’inondais sa flamme, notre brasier dure encore, notre baiser fusionnel.

Votre premier baiser ?
Je ne sais plus l’âge exact que j’avais…elle…était plus expérimentée.
Je me suis retrouvée sans défense quand elle a commencé à dégrafer ma chemise. Je me sentais toute chose, sans réaction, avec juste des sensations, des frissons de ce que je ne savais pas encore être le plaisir à l’état pur, quand le corps envoie le signal que tout fonctionne en accord parfait, elle a posé sa main sur ma jeune poitrine, s’est penchée sur moi, et le parfum du chewing gum malabar a envahi mes narines, j’ai fermé les yeux, et je me suis abandonnée à ce baiser parfait.

Et le plus marquant ?
La première fois que…je en sais pas comment vous le raconter…un baiser interdit bien sûr, celui qui m’a appris que la découverte de l’autre n’a pas de limite, sauf celles que l’on se choisit…un baiser entre femmes, un baiser brûlant, de ma bouche à ses lèvres…

Votre type de baiser préféré ?
Celui de nos retrouvailles, chaque matin, celui de nos quais de gare et de nos chambres d’hôtel, celui que je reconnais entre mille, le sien.

J'aurais voulu...

 

J'aurais voulu participer au tag de Charles...Mais les mots qui refusent de s'habiller, les phrases qui ne veulent pas danser ensemble...les idées qui se bousculent...et tombent les unes après les autres...


Alors que j'aurais tant voulu raconter  pourquoi c'était lui.Pourquoi cet homme antipathique, arrogant, inaccessible, renfermé, froid...tout en lui me révoltait...Je ne supportais l'idée qu'un homme puisse m'impressionner sans comprendre pourquoi...J'aurais pu ressentir de l'indifférence pour lui...Mais non.... sa présence provoquait en moi des émotions prenant leurs sources dans une montagne de colère. Pourquoi lui? Pour tout ça peut être?..non? 

Et puis vous raconter que le baiser que je lui ai donné était agressif, un baiser où l'on mordille les lèvres....

Mais non, impossible, mon bureau, au fil de la soirée, flottait dans une mer de pages blanches griffonnées maladroitement ... comme mon premier baiser ... à la sortie de la piscine...derrière les sapins... Le premier pour nous deux...maladroits...ne sachant comment faire "bien"...

Faire bien...ce ce que je croyais...quand j'ai découvert ce tag...les idées étaient nombreuses, pourtant, leurs formes, leurs couleurs, tout...Mais là...rien...même mon baiser le plus marquant. Une soirée, entre copains, dans un pub. Nous avions fait la fermeture, la Guiness nous faisait chanter sur le quai. Et puis, la pluie s'est mise à tomber lorsque nous sommes arrivés au phare. On s'est tous abrités sur le seuil de la porte. Nous étions serrés comme des sardines. J'étais planquée contre la porte. Lui aussi. Derrière eux. Les copains. J'ai senti ses doigts frôler les miens, les effleurer... J'ai réussi à tourner mon visage vers lui... il a plaqué ses lèvres contre les miennes. Elles étaient chaudes et avait le goût du malt et du houblon. Sa langue à commencer à caresser la mienne. Elles seules pouvaient bouger. Elles jouissaient d'une totale liberté...Et puis la pluie a cessé...le baiser aussi...

J'aurais voulu, même pour mon baiser préféré...celui qui a le goût des larmes, de la mer, le baiser salé.




mardi 9 février 2010

Maestro

Tu m'as souvent dit que mon corps est un tableau.
Beau parleur, aujourd'hui je te prends au mot.
Tiens, quelques outils, quelques pinceaux, n'hésite pas, mon corps sera ta toile.

Mmmm, oui, comme tu as raison de commencer par là...mon pied droit.
Tu parcours la plante, vierge encore, tu y poses quelque pinceau fin, en soie c'est certain, sa douceur me fait frémir, tu as trouvé le toucher, ni trop fort ni trop léger, déjà les frissons qui ne sont pas de rire, me prennent.
Oui, passe au dessus, là, sur mon cou de pied courbé, prêt à se laisser plier à ta volonté, tu me caresses, quelle couleur déjà? rouge, comme la passion, je sens qu'elle monte.
Tu chuchotes à mon oreille alors que ta main se fait subtile, je ne sais plus où tu en es... la cheville, le mollet? aaah, je te sens derrière le genoux, ma peau se hérisse, ma voix s'en mêle, j'ai chaud, alors que je suis nue, sur ce lit bien trop grand, et toi, enlève cette chemise, tu ne te tacheras pas, c'est promis.
Comment, déjà, tu quittes ce sésame pour remonter ma cuisse? pourquoi ne dis-tu plus rien, je sens ton souffle qui vibre, et ta main se met à trembler. Je me laisse tomber...
Je te conseille de ne pas prendre ce chemin, je ne pourrais pas tenir jusqu'à demain, va plutôt là, en bas de mon dos, ah, non, ce n'est pas une bonne idée je succombe à cette peinture là aussi, dans ce creux, le début d'une faille dont on ne connait jamais la fin, qui mène aux mêmes émois que par là...devant...
Non, suis ma colonne... oui... non... je ne sais plus, c'est que j'ai faim vois-tu?
Laisse moi te voir en peintre du dimanche matin, ton pinceau à la main et ton envie te guider.
Je voudrais aussi bien que tu utilises tous tes accessoires pour me peindre, me dessiner le corps, l'enduire de tes désirs, le parcourir de ta pointe comme un stylet, doucement, sans vouloir se presser.
Je te fixe, mon Michel-Angelo, mon Titien, tu es beau comme une sculpture de Rodin.
Ah, tu as repris le pinceau après cette mise en appétit, tu m'empêches de bouger, tes genoux autour de ma taille, comme un étau de velours, tu arasbesques mon devant, tu voyages sur la géographie de mes montagnes, tu voudrais planter le drapeau de la victoire, mais tu sais trop bien jouer de moi et de  mes sens, j'ai trop envie et tu la fait durer, car tu sais que je peux être avide.
Te voilà redescendu au nombril, mon Dieu, déjà, seulement?
Mais va plus vite, regarde, je me tord sous toi, tu ris presque, tu savoures ton pouvoir qui ne tient qu'à tes cuisses et ton pinceau, je me vengerai tu le sais, tu l'espères, alors tu plonges dans ma forêt noire, les soies ténébreuses s'emmêlant, méfies toi, tu risques de ne plus en sortir...tu es bien trop près du Graal, tu vérifies longuement que la porte fonctionne, avec un toucher on ne peut plus délicat, tu fignoles ta toile, tu l'améliores à ton goût, cela pourrait durer des siècles mais je m'évanouirai avant, je n'ai plus d'air déjà tu le sens?
Détache moi, délivre moi, utilise ton calame pour signer ton oeuvre, tu le sais c'est un incunable, il est unique ce plaisir là, c'est le tien, c'est le mien...
Je suis ton encrier...et crie!
Maestrooo...