mercredi 27 janvier 2010

Danse avec moi


Laisse moi te raconter, ami, ce que la danse me fait.
Je n'ai jamais appris, je ne sais pas les pas.
Quelques films me réjouissent, me transportent, battent la cadence, danse.

Un bal.
Le bal d'un mariage. Musique du soir. Les corps sont las, enchevêtrés, fatigués. Musique lancinante, le tam tam d'un djembé, tam temps tam temps, j'ai les yeux fermés je suis seule, je bouge à peine, laissant la main sur la peau du tambour se poser sur le rythme de mon coeur, une pulsation à trois temps.
Je me balance, tu me vois onduler du bas vers le haut, mes bras qui se lèvent, l'un après l'autre, je fais comme une arabesque sur la musique qui glisse, comme la goutte qui coule le long du verre d'eau fraîche...
Tango. Tu m'éloignes, tu me frôles, tu t'approches, ton souffle sur ma joue sèche la sueur qui glisse à mes tempes, je fais de grands pas, je fuis, tu m'attires, je plonge dans tes bras et ton regard. Nos corps bougent seuls, alors que nous nous hypnotisons, vert dans bleu, tu me sondes, je t'absous, tu m'enjôles, je cajole, et te love...
Danse avec moi.
Nous sommes deux nous sommes cent, nous somme seuls. Sur la scène la chorégraphie est précise, à pas comptés, temps mesurés, espaces contrôlés.
Nos tenues peau à peau laissent voir nos muscles, laissent passer l'air et nous font nus, c'est voulu.
Tu me passes dessus, tu me portes, je vois ton ventre respirer, se soulever s'abaisser alors que ton souffle reste léger, tu te fais anguille, je me fais plume, nous faisons des noeuds de nos membres déliés, nous nous envolons en pirouettes audacieuses, feu d'artifice avant l'implosion finale, au centre, c'est la loi.
Danse contre moi.
Toi et moi dans notre salon.
Nous avons choisi la musique, nous tamisons la lumière, nous chuchotons...chuuut. Viens, je vais t'apprendre mon pas, là, contre moi, pose ta main, là, dans le bas de mon dos, je ferme déjà les yeux, puisque c'est à ton parfum que je sais qui tu es. Ecoute, tu sens, mon sang qui bat contre toi, mes lèvres entrouvertes contre ton cou, la vibration de mon pouls qui passe de mon poignet à ta main...
Danse.
Nous sommes comme deux statues, une oeuvre vivante, qui ne bouge que par intermittence, presque invisible à l'oeil nu, tant notre cadence est transe, tant il suffit de peu que tu mènes le jeu, à un mot, une respiration, à un geste, une pulsation...
Danse, toi en moi, émoi.
(ta)

dimanche 24 janvier 2010

Djinn...

Regarde-moi...oui...ici, lorsque tu soulèves mon épaisse chevelure...tu le vois...ce petit tatouage au henné...éveillant ta curiosité ...

Hume-moi...oui...ici, dans mon cou...tu sens...ce mélange de roses, de violettes, d'aubépines...attisant ton désir...

Écoute-moi...oui...ici, ton oreille posée sur mon sein gauche...tu entends...le rythme du battement de mon cœur...envoûtant ton âme...

Caresse-moi...oui...ici, dans le creux de mes reins...tu sens...c'est chaud...ma peau brûle la pulpe de tes doigts...

Lape-moi...oui...ici, "là" ... oui ... oui ... oui ... tu savoures ce nectar de cassis et de vanille...aiguisant ton plaisir...


Tu m'appartiens. Tu es à moi. Tu n'y peux rien.



Oui.
Oui prends là cette dernière clochette accrochée autour de ma taille.
Oui.
Je t'appartiens.
Oui Je suis à toi.
Je n'y peux rien...

Enfin...

si...


car tu ignores qui je suis...





Hugaux MASSI

(oeuvre est réalisé d'aprés la couverture du tome 3 de la serie DJINN de Jean DUFAUX et Ana MIRALLES chez Dargaud)

jeudi 21 janvier 2010

OUI !

 
J’ai envie.
Tu sais comment je suis quand ça me prend, l’effet que cela te fait, ce tremblement de terre qui fait vibrer mon sang.
La première fois que tu l’as vu, c’est à notre première rencontre. Je t’ai fui, je ne voulais pas te faire peur, que tu croies que mon appétit était comme un noeud coulant, non, au fond, je suis bien trop gourmande, il ne me suffit pas d’un, ni d’une fois.
Tu es donc apparu, statue grecque mobile, tout l’art des grands sculpteurs en un morceau de chairs et d’os, de muscles et de douceurs…
Je te dévorais des yeux, derrière mes lunettes de soleil, tu as souri, un peu inquiet, un peu intrigué.
Tu as touché ma main, mon épaule, on s’est fait une bise sage, si sage que ta bouche a juste déposé de l’air sur ma joue.
Dès que nous avons été seuls, nous avons voulu nous reconnaître en corps à corps, il a fallu que tu enlèves mon jean serré, je n’avais qu’à soulever un pan de ta chemise, tu as senti le tissu de ma peau, j’ai goûté la statue salée de ma langue acérée, nous nous sommes possédé comme deux beaux diables, désirant le feu de l’enfer dans la jouissance d’un septième ciel.
Depuis, chaque rencontre est un feu inassouvi, une passion brûlante hypnotique.
Avant même de te voir mon corps dit oui, il sait, il anticipe, il cherche, il bouscule les autres humains qui barrent son passage, juste pour retrouver ce toi qui m’emporte .
Hier et demain, aujourd’hui, ce matin, là, ce soir quand j’écris, sais-tu ce qui m’envahit ?
Je te laisse imaginer la soie, et les plumes, le corsage et la jupe, le talon et la pointe, les courbes et l’entrelacs de mes jambes avec les tiennes…Souviens-toi, c’était il y a peu, mais c’est encore si loin, de ces draps blancs au sol, de cette joute, de ces moments, secondes, minutes, éternité, près de la porte, moi debout et toi…Toi qui me portait avec juste deux doigts. J’ai manqué m’évanouir de plaisir, j’avais faim tout le temps, et tu me donnais tout.
Toi, mon âme, mon Corpus Sanctus, je te veux, t’engloutir de mes lèvres, et t’introduire dans mon feu sacré.
Toi, l’amant aimant, mon nectar, le fluide de mes passions, j’ai envie d’être possédée à nouveau, me fondre, me liquéfier, brûler et souffrir de trop t’aimer…
Tant la jouissance est forte qu’elle me porte en-vie.

lundi 18 janvier 2010

NON



CREDIT PHOTO ICI


Tu me regardes depuis un certain temps déjà, je vais continuer de t'ignorer, faire comme si tu n'étais pas là, absent.
Dehors, la neige avait posé son blanc manteau.
La cheminée ouverte crépitait ses flammes, les mains dans la farine je te sentais dans mon dos, ta carrure me faisait de l'ombre.
Je devinais tes pensées, les gestes que tu voulais y associer, et moi, je ne voulais pas. Non.
Ta bouche s'est posée sur ma nuque, j'ai tressailli mais non, la farine réclamait toute mon attention.
Ta main s'est glissée sous mon pull, a senti le coton de mon débardeur, est redescendue pour contourner l'obstacle mais non, je me suis échappée vers le panier à œufs, je n'ai pas envie.
Tu me suis, pas à pas, tu souris, sûr de toi, mais non, pas maintenant.
Plus tard, tu repasses de ton corps de mâle contre ma laine de maille, non, là, tu vois, j'écris, je n'ai pas envie de toi.
Il fait nuit à présent, je travaille encore mes mots, tu me touches avec ta paume, contre ma joue, je ne dis rien, je ne suis pas encore là, c'est non, pas le moment.
Enfin, tu te couches je vais pouvoir finir avant de m'endormir auprès de toi, mais pas seulement.
Il fait encore bien froid dehors, je le sens car l'air est frais et j'hésite à quitter mon pull.
Je m'allonge, encore ailleurs, avec les mots et les démons de mon corps.
Et ta main dans mon dos et ta jambe sur ma cuisse, oh non, je suis fatiguée, pas envie, ta voix dans mon cou qui me glisse un ou deux mots bien sentis, ceux qui...
Non...
Et la main, qui glisse sur mes seins, sur mon ventre...ohhh non j'ai froid, s'il te plaît...
Nooon...
Je ferme les yeux, je serre fort, je tiens dans la main mon gri-gri, celui qui m'aide à dormir que je porte toujours autour du cou, je suis sûre que ça va m'aider à ne pas...
C'est ton parfum qui se mêle de nos affaires, que vient il m'affleurer les appétits, pourquoi me donne t-il faim, j'ai faim, oui, mais j'ai dit non.
Tes doigts, si chauds si doux, tiens je te le croque, je te le mange avec application, tu aimes, comme c'est étrange, tu souris encore plus, j'ai dit non pourtant, je suis si...
Fatiguée?
Non.
Désarmée.
Mon corps s'abandonne, m'abandonne, il me lâche, il se carapate contre le tien, ils font ventouse, c'est l'effet Newton, la pomme qui tombe dans le bec du renard.
Laisse donc tes mains, va, je suis à toi, j'ai mieux dit non un jour, mais parfois, il faut savoir dire oui.
Viens.

jeudi 14 janvier 2010

L'Italien #2


J'avais pris l'habitude de me lever plus tôt, décidée à observer les brumes matinales sur les collines, ou bien voir se lever la lumière tremblotante du soleil, disque si doux alors qu'il épouse de près les courbes de la terre.
C'était nouveau pour moi, marcher à la fraîche, enveloppée dans un grand châle, que je laissais tomber parfois au sol quand le spectacle me paraissait si beau qu'il fallait en profiter, absolument immobile, respectueuse de ce qu'il voulait bien me montrer.
Parfois, je prenais mon "automatic" pour garder le souvenir de ces instants précieux.
Puis, je rentrais dans le gîte, apaisée, sereine, prête à déguster le pain encore tiède de la mama de Cosimo, avec un thé nature ou à la bergamote, sur la table en bois clair et poli qui ne comptait plus les traces de couteau ou les ronds de fonds de casserole trop chaudes.
J'étais devenue rapidement la favorite de la grand mère, Nonna comme il l'appelait affectueusement.
Elle me demandait de lui lire des passages du livre qui me tenait lieu de compagnie quand l'après midi était trop chaud pour que je sorte de l'ombre fraîche de la maison. Nous étions côte à côte, elle occupait ses mains à quelque tache culinaire, et ses yeux clairs en éveil elle écoutait ma voix lui dire des mots qu'elle ne connaissait pas. Comme si leur musique, à elle seule, racontait une histoire. Elle hochait parfois la tête en disant "si, si" se parlant à elle même, puis me lançait un regard complice, nous étions amies.
Elle me parlait de Cosimo. Avec ses mains qui voletaient autour de sa taille de sa tête, et son italien si rapide et accentué, je ne comprenais que le mot Cosimo qui revenait ponctuer chaque anecdote.
Un jour, un grand éclat de rire entra par la fenêtre, avant que son ombre passe la porte, et Cosimo entra, extrèmement joyeux de ce qu'il venait d'entendre dire. Il me jura qu'elle exagérait, je lui expliquais que de toute façon je n'avais pas compris, et il promit de me raconter le vrai du vrai.
La dernière semaine de mon séjour, nous mangions tous ensemble chaque soir.
Je n'avais plus envie de solitude, ni de me taire.
J'écoutais encore, baignée par les mots qui m'enchantaient, je regardais avec passion ce que j'allais quitter bientôt, la lumière, les visages, les plats, tout.
Et Cosimo.
Depuis qu'il m'avait raccompagnée du marché, nous n'avions pu réellement nous retrouver seuls tous les deux.
Ce soir là, alors que je devais rentrer le lendemain, la Nonna et le Papi se retirèrent plus tôt, nous laissant enfin seuls.
La lueur du soleil avait rendu l'âme derrière les collines, et nous ne disions rien.
Quand il parla, ce fut dans un français impeccable, que je ne l'avais jamais entendu utiliser.
Ce fut comme une mélopée radieuse de tout ce qui n'avait pas été dit entre un homme et une femme depuis la nuit des temps.
Ce fut comme un langage universel, de celui qui sait qu'il a trouvé ce qu'il cherchait, sans l'avoir attendu, comme un cadeau hors de sa date d'anniversaire.
Il s'était approché de moi, m'enveloppant de sa voix puis de ses gestes, me protégeant de ses bras admirables, avant de m'effeuiller, consentante, de mes châles à ma robe, de mes pieds à ma bouche...de mon âme à mon corps, avide de sensations oubliées, d'appetit retrouvé, d'amour.
Toute la nuit, me laissant le petit matin me dire de ne plus partir...recouvrant d'un drap ma tête comme la brume aveuglante, je manquais le car puis mon départ...
Cosimo au nom si doux, qui se dit de la gorge aux lèvres, du souffle au cri...
Cosimo. Je te vois demain.
Ciao!

dimanche 10 janvier 2010

Spleenétique...

Lorsque Baudelaire, écrivait " Sous la coupôle spleenétique du ciel",

le ciel était-il chargé de flocons?


C'est arrivé comme ça, doucement..., un cafard. Sans cause. Profond. Permanent.

Un ennui. Tout m'était source d'ennui. Moi. Lui. Eux.

Une anxiété qui devint mon quotidien. Excessif.

De l'abattement. De la tristesse.

Puis une fuite. Une fuite dans le rêve. Une fuite pour fuir cette douloureuse réalité. L'insatisfaction que j'éprouvais de ma vie.

Aujourd'hui je suis là. Je ne sais pas, plus (?), depuis combien de temps. Je regarde la neige tomber. Je n'arrive pas à trouver ça beau. Pourtant ça doit l'être. Il paraît.

Je retourne à mes rêves. Mes rêves. Là, où je suis une autre. Là, où je sais qu'il viendra. Là, où il ne me parlera pas. Là, où il me regardera me déshabiller.

Le claquement de la porte d'entrée me tire de mon songe mélancolique.
Il est là.
Il me regarde.
Il ne dit rien.
 
Je l'entends sortir son chevalet.

Je fait glisser mon plaid sur le sol.
Je suis nue.
Je m'allonge sur la méridienne.

La neige tombe sur le puit de lumière de son atelier.


Je sens qu'il commence à caresser du regard le contour de mes courbes.
C'est doux.
Chacun de ces gestes sur son esquisse est d'une douceur infinie.

Je ne le regarde pas, car, si comme le disait Modigliani : "Quand je connaîtrai ton âme, je peindrai tes yeux." Je ne veux pas qu'il perçoive cette âme à la couleur de l'ébène.

Je regarde la neige tomber.
C'est beau.
Amedeo Modigliani
Grand nu
(Le Grand Nu)
ca. 1919
Museum of Modern Art, New York


mardi 5 janvier 2010

L'Italien.



                                                        (crédit photos: David Rombeau)

J'étais partie de chez moi une dizaine de jours pensais-je. Besoin de me ressourcer, de m'éloigner de l'air étouffant du quotidien, besoin de grands espaces et d'air pur.
La petite maison de montagne où je Le rencontrais encore parfois était trop perdue au milieu des neiges, inaccessible sauf en chasse neige, et vraiment je ne voulais déranger personne, autant par discrétion que par envie de ne rien dire sur mon adresse temporaire.
Je pris donc un billet d'avion vers l'Italie, où même les températures négatives sont chaudes, une histoire de couleurs et de lumières sans doute.
Firenze, n'était pas trop loin du gîte que je louais pour l'occasion, niché dans les collines douces de Toscane.
Dans le dénuement que j'avais choisi, le confort était minime. Je devais couper mon petit bois, faire chauffer l'eau si je souhaitais me laver dans le luxe, et le courant était alternatif, sans mauvais jeu de mot.
La seule personne à qui je confiais mon numéro de téléphone était celle-là même qui ne pourrait  me rejoindre, du fait de ses obligations familiales.
Nous nous aimions à distance, cela était plus raisonnable.
La maison, en pierre ocre, au toit de tuile, se composait d'une grande pièce à vivre et d'une chambre. J'avais  cinq kilomètres à parcourir en vélo ou à pied pour rejoindre Florence, balade quotidienne, qui elle seule me faisait sortir du lit.
J'aimais cette terre passionnément. Envoûtée par la langue, charmée par le paysage, je ne connaissais pas ses habitants. Une femme seule intriguait, dans le pays où la famille est un credo, mais si on me regardait avec curiosité, la volubilité ne faisait pas défaut. Assaillie au marché par les sons colorés, par les senteurs des légumes et des fruits, je restais souvent béate d'admiration devant le talent culinaire le plus simple, assaisonner une tartine de pain encore tiède à l'aïl et l'huile d'olive, avec un fromage de chèvre des plus frais ou bien d'une tranche de prosciutto dont on voit rarement la vraie couleur sous nos latitudes...n'ayant jamais eu besoin de faire quelque régime que ce soit, j'adorais goûter toutes ces saveurs qui me ramenaient guillerette à la maison, une bonne bouteille de "Brunello di Montalcino" les jours que je marquais d'une fête, juste parce que j'avais croisé une jolie fleur sur le chemin, ou un "Sangiovese", pour le verre plaisir du soir, celui qui se boit, assise devant la cheminée avec un bon livre à défaut de Sa compagnie.
Un jour, je rentrais sur la route sinueuse, promeneuse solitaire, une silhouette vint à ma rencontre, débouchant sans doute d'un des nombreux sentiers que je croisais.
De loin, il était grand, mince, il ressemblait...à celui que j'aurais pu attendre, mais qui ne viendrait pas. Quoique. Mon coeur battait la chamade, serait-il possible?
Devenues coton, mes jambes ne me portaient plus, je m'arrêtais sur le côté de la route, cherchant en vain un arbre sur lequel m'appuyer ou derrière lequel me dissimuler.
Je ne voulais pas que ce soit lui, non, je n'étais pas prête, il faudrait se séparer ensuite et cela je ne le pouvais plus, ne pas le revoir pour ne pas le quitter, c'est ce que j'avais décidé.
Il arrivait à ma hauteur, un regard amusé, intrigué et dans un bel italien que je ne comprenais qu'à demi mot, il se proposa de porter mon panier, sans doute à cause de la défaillance dont il venait d'être témoin.
J'étais tétanisée. Ce n'était pas Lui, mais son frère jumeau. Il n'avait pas de frère bien sûr, mais vraiment la nature peut jouer des tours, je l'appris à cet instant précis.
Je bafouillais rougissante, un "Si, grazie" et le suivi, presque à son bras.
Il avait la démarche souple, le bras fort, et sa voix douce chantait son pays à mon oreille.
Il avoua enfin, que le gîte était celui de sa grand mère, il avait voulu rencontrer "i francesi" parce qu'il avait vécu à Paris petit.
Je n'eus pas besoin de l'inviter, au fond il était chez lui, et il me montra comment me servir de la cafetière, celle qui était cachée dans un recoin de la cheminée, et que j'avais prise pour un objet de décoration.
J'ai aimé le voir moudre le café, comme s'il transmettait un savoir et je le regardais, encore sous le choc.
Ce premier après midi, nous n'avons pas beaucoup parlé. Je devinais qu'il voulait en dire plus, mais qu'il fallait d'abord que je fasse mes preuves. Mes preuves de patience, de découvertes, d'imprégnation des lieux. Là seulement il pourrait me désigner les choses, le paysage, les gens et me raconter leur histoire...Et là seulement, je le comprendrai.
Sa présence me chatouillait, j'avais des envies d'embrassades, comme celle de me lever soudain pour regarder par la baie vitrée, le jardin empli de roses.
Il m'avait réveillée, je sentais mon sang s'échauffer, l'hibernation se terminait, il me fallait un contact humain, qui passait par la voix, les yeux, la peau.
Cosimo m'ouvrait la porte d'un pays que je cherchais depuis longtemps sans l'avoir trouvé...je n'étais sans doute pas prête avant, mais à présent que j'ouvrais les yeux, il me fallait tout prendre, tout voir, tout tenter, vivre et en jouir, chaque jour comme s'il était le dernier. Dolce Vita?
C'est ainsi que commença notre histoire.
Ta.

Solveig.

vendredi 1 janvier 2010

La résurrection de Solveig et les soins de Loève...


Je savais qu'Il ne désespererait pas la revoir ici. Gare de l’Est, 27 octobre 1899 au matin, Solveig se tenait sur le quai de départ de l’Orient-Express. Surpris, par sa présence, Il s'était fait discret, moi aussi.
Il avait fait sa connaissance le 9 septembre 1898 à Genève, à l’Hôtel Beau-Rivage où ils avaient sympathisé autour d'une tasse de thé. Il avait été ébloui par son sourire et son regard. Ils s'étaient convenus d'un rendez-vous le lendemain soir. Là encore, je m'étais faite discrète.
Le rendez-vous fut manqué et sans suite car le 10 septembre, L’impératrice Sissi était assassinée et dès le lendemain Solveig regagna son pays.

Le train avait quitté Strasbourg et franchi la frontière Allemande depuis longtemps. Comme convenu elle entra dans le wagon restaurant avec son « rendez-vous ».


Il ne m'avait pas remarquée, il était là, immobile dans l’obscurité du corridor, il s'était placé en retrait pour demeurer invisible, du moins aux yeux de Solveig...pas aux miens en tout cas... Il ne lâchait pas du regard le vitrage décoré de la porte.


Une fois l'échange effectué, Solveig repartit dans sa direction, seule. Il lui aura suffit le temps de cet échange...pour que je le perde de vue...


Immédiatement je sentis Solveig en danger, et mon pressentiment fut immédiatement confirmé Solveig disparu aussitôt de mon champs de vision. Collée contre la porte extérieure du wagon restaurant, je saisis la poignée, et sans réfléchir je l'ouvris. De toutes mes forces j'arrivais à me hisser sur le toit du wagon. Un vent glacial me paralysa. Mais ma rage de ne pas voir Solveig finir entre les mains cet homme me donna la force pour avancer. Deux voitures plus loin je vis une porte s'ouvrir...et...le corps de Solveig s'apprêtant à tomber sur le ballaste. Il s'en fallu de peu...Je saisis son corps sans vie, j'ouvris doucement la porte...il n'était plus là...il avait déjà regagné son compartiment… je tirais Solveig sur la plate forme... Et doucement je commençais à la caresser...à la masser...à l'embrasser...Je suis une Djinn...et les pouvoirs d'une Djinn sont infinis...Plus tard...de retour dans le wagon restaurant...Je vis cet Homme descendre discrètement à Munich...Et...je vis aussi Charles monter...


Charles allait bientôt arriver...

Solveig revenait doucement à la vie...

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J'aimais la jolie paire de fesses... bien rondes et tenues... de Solveig...je posais mes mains aux longs doigts fins sur celles-ci...Je fis faire un demi-tour...la dentelle séparait nos corps plaqués l'un contre l'autre...Mes mains, aux ongles vernis, passaient et repassaient doucement, par de lents mouvements cycloniques, sur ce séant vraiment irrésistible..
"-Et là... tu as mal..là...? Lui demandais-je.
- Oui..un peu... mais continue... car je sens que les douleurs s'estompent peu à peu...".Me dit-elle.
Je sentis que le mouvement de mes mains apaisaient le feu de la douleur de ces parties intimes, je les recouvris d'une culotte en soie noire. Charles nous attendait ...et si... serait ce possible...peut être est il là...derrière la porte...son oeil collé à la serrure...dans le doute...je ne résistais pas à l'envie de m'amuser un peu...

"-Non Loève ne fais pas ça...!
- Et pourquoi pas... Solveig...?
- Si on nous voyait...?
-Mais on ne nous voit pas...et puis tu verras c'est très agréable... je commence par ta nuque... puis je descends lentement le long de ta colonne vertébrale et...

- Je le sais... mais ce n'est pas le moment pour... on nous attend... Charles attend...
-Juste cinq minutes....allez... laisse-moi faire... j'en ai si envie... et puis je suis sûre que Charles sera ravie de nous voir... ensuite... avec les joues rouges...
- Il va s'imaginer des choses encore...hiiiii....".

entre Solveig et moi, la proximité corporelle ne nous effrayait pas... ni les gestes tendres...
ni les... baisers échangés d'abord sur le haut du cou, puis entre cette zone si sensible et les épaules... tandis que nos mains hésitaient encore à naviguer entre courbes et déliées... nos corps préféraient désormais une liberté totale pour se chercher, se trouver et s'unir... nous chuchotions de ravissement... nous gémissions tout doucement... et 45 minutes plus tard... nous étions face à Charles... les joues rouges... et le sourire jusqu'aux oreilles...

"Charles... tu sais ce que c'est... les Filles... on est toujours longues à se préparer... mais je vois que tu ne t'es pas ennuyé ici... car la bouteille de cognac que tu avais commandé... est vide...



« Oui je sais... à se préparer...héhéhé...hipssss". »

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« Entre Charles, nous attendons de la visite, cache toi là, ne dit rien, et regarde, tu sais faire ça n'est ce pas, regarder sans rien dire...sans être vu... »


Solveig saisit son appareil photo et me fit un clin d'oeil...je commençait alors à me déshabiller sous le regard de Charles et...de Hasting...dont je sentais la présence de l'autre côté de la porte avec Poirot.
Au moment, où Solveig prit son premier cliché, je m'écroulais sur le tapis. Je sentis Charles frémir...j'ouvris un œil et lui souris pour le rassurer et lui faire comprendre de ne pas bouger...au même instant, Hasting entra en défonçant la porte.
Solveig pleurait à chaudes larmes…

- Allons allons, reprenons depuis le début : Comment vous êtes vous procuré cet appareil-photo ?
- Ben, il m’a été prêté par un ami bloggeur, je le connais à peine…
bredouilla Solveig.

Poirot se recula pour regarder le champ de vision et prit une photo.


- Hiiii ! Criai-je.


- Qu’avez-vous ? Ho…Mais votre amie n’est pas morte !


- Oui, monsieur Poirot, Loève et moi, Solveig, on voulait juste vous faire une bonne blague !


- On va vous prendre en photo, vous et votre ami Hastings, vous êtes trop chics !

Façon de parler. Ce cher Hastings gardait trace bleutée de son œillade à la porte du restaurant, tandis que Poirot arborait une magnifique rondelle rose, souvenir de sa photo ! Se regardant dans le magnifique miroir du wagon-restaurant, sous
nos rires déployés avec Charles.

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Les filles osent espérer que vous nous en voudrez pas trop d'avoir "utilisé vos écrits...Marcus, Charles et Jack..."

Nous vous souhaitons une douce nouvelle année...

...pleine de plaisir....


Loève.