mardi 30 juin 2009

Le Ventre


Il est au milieu.
Comme la rivière il laisse couler le flot.
Il est un peu rond maintenant,
Il est plus moelleux aussi.
Il se fait souple à sa tête.
Il se fait lisse à tes mains.
En son centre, la cicatrice.
Le cordon qui t'as nourrie.
Tu vois la même chez eux.
Les tiens.
Ceux qui ont grandis dedans.
Le Ventre Nid.
Le cocon.
Au départ, ce n'était qu'un passage.
Qui menait vers plus bas, ou
Qui allait vers le haut.
Et puis, il a changé.
Il a blotti.
Tu le protégeais de tes mains.
Tu le caressais en douceur.
Tu lui parlais.
Il est vide à présent.
Ou plein du plaisir à venir.
Tu le laisses entrer après l'en avoir fait sortir
Tu le laisses en jouer
Sa langue le parcours,
Ce ventre,
Si petit,
Si grand aussi.


lundi 29 juin 2009

Les vestiaires des garçons






Les garçons ont dit-on
De drôles de manières
Dans les vestiaires
Ils boivent l'alcool au goulot
Poussent des cris d'animaux
S'arrosent de parfum bon marché
Ouvrent leurs bières avec les pieds

Ah, les garçons dans les vestiaires ah
Ah, les garçons dans les vestiaires
Les garçons ont dit-on
Des mœurs singulières
Dans les vestiaires
Ils porteraient sur les hanches
Des serviettes qui quand ils penchent
Laissent entrevoir dans les vapeurs
L'objet du délit prometteur
Ah, les garçons dans les vestiaires, ah
Ah, les garçons dans les vestiaires, ah

Ah, si j'étais un garçon
Je saurais ce qu'ils font
Dans les vestiaires ah
Ah, si j'étais Paul ou Léon
Ou même un porte-savon
Un courant d'air

Les garçons ont dit-on
L'humeur parfois légère
Dans les vestiaires
Ils planqueraient sous leurs Adidas
Des revues pleines de créatures
Posant nues sur des pics à glace
S'adonnant à la luxure

Ah, les garçons dans les vestiaires ah
Ah, les garçons dans les vestiaires
Les garçons, ils se font
Des plaisirs solitaires
Dans les vestiaires
Ils ferment les yeux sous la douche
Et rêvent que des filles alanguies
S'en viennent en bande et à pleine bouche
Dévorer leur anatomie
Ah, les garçons dans les vestiaires, ah
Ah, les garçons dans les vestiaires, ah

Ah, si j'étais un garçon, je saurais ce qu'ils font
Dans les vestiaires
Ah, si j'étais Pierre ou Simon
Ou même un porte-savon
Un courant d'air, ah
Ou un short en coton
Une paire de crampons, une genouillère
Ah, si j'étais un garçon, je saurais ce qu'ils font
Dans les vestiaires.


Clarika



dimanche 28 juin 2009

Le cou

Tu poses ta main dessus comme un trophée, un signe d'appartenance, regardez cette poulette elle est à moi. Ta main grande et carrée aux cals bien placés juste sous les phalanges du bas.
Tu es rêche, tu es fort.
Tu me tiens chaud en hiver comme une écharpe de laine. Ca ne te plaît pas d'être traité comme une écharpe...alors enlève cette main de mon cou et pense à ce qu'il est.
Un cou.
C'est le socle indispensable à ma tête. Que ce soit celle du matin pas fraîche, ou du soir, maquillée, sans cou, ma tête ne tiendrait pas.
C'est le lieu de plaisirs insondables.
Comme cette fois où tu m'as caressée de l'index, du lobe de l'oreille jusqu'au petit triangle de la base de mon cou. Tu suivais la ligne tendue de mon regard vers toi, ce droit chemin qui rend le port de tête majestueux.
Le cou frissonne; sensible aux courants d'air il se soumet au courant chaud de ta bouche qui le longe.
Comme cette fois, ou rentrés de la plage, tu as repéré le sillon d'eau salée qui descendait de mes cheveux jusqu'à la pointe d'un sein. Le gauche, je m'en souviens.
Tu as soufflé en te penchant vers moi et de la langue tu as rincé le sel du haut en bas. C'était le premier pas.
Le cou se masse. Il te laisse faire, il se ploie vers l'avant quand, de ta belle main, tu le remonte. Et encore. Tu vas et tu viens, régulièrement comme le roulement du train. C'est bon.
Tiens, mange le. Il a du goût. Il râpe sous ta langue tant elle lui hérisse la chair. Il porte le parfum du jour parfois, il est chaud ou froid, il palpite en plusieurs endroits.
Le cou est petit quand il se rentre dans les épaules, il est grand quand il se penche en arrière au moment de l'arc ultime, la parabole jouissive.
Ce cou là n'est pas à toi, il s'offre parfois...
Tu ne le vois plus de la même façon n'est ce pas?
Oui, embrasse le. Il te veut.
Juste cette fois.
Mmmmm....


Interlude musical...merci Charl' de ton jardin lointain de nous envoyer ce coeur de blog ce love en récompense, nous qui débutons...ta confiance nous honore...en choisir 7? mais malheureux! nous vous aimons tous!

jeudi 25 juin 2009

La cabine.

Je travaillais dans la lingerie.
Une maison assez connue, depuis longtemps, manufacture nationale, qui refusait de faire partir ses petites mains à l'étranger.
La première fois, j'étais un peu gauche, c'était si beau. Des satins, à la soie, en passant par le doux coton, je comblais le bout de mes doigts à palper les modèles que l'on mettait en valeur sur des mannequins froids et lisses.
Et puis, les femmes entraient dans la boutique, timides parfois, serrant contre elles leur sac à mains dissimulant leur poitrine. Elles se sentaient parfois si peu sûres d'elles, qu'elles achetaient sans essayer, sans regarder.
Quand je pris l'habitude de reconnaître les timides qui avaient besoin d'être réconfortées sur leur allure physique, je leur conseillais un modèle, je parvenais à deviner la taille, le bonnet. Je leur indiquais une cabine avec le sourire et le regards rassurants.
Alors, elles ouvraient l'épais rideau qui les cachaient du public et se dévêtaient...pour voir.
Parfois, le temps qu'elles y passaient me paraissait trop long, alors, je questionnais: "ça va?" et un soupir, mi déçu mi soulagé me répondait : "mouis, non, c'est trop grand non?"
Je disais: "je peux? " et à l'affirmative j'entrais dans la cabine boudoir, assez grande pour deux, toute molletonnée, capitonnée de rose, une grande glace qui disait tout, un fauteuil pour poser un pieds qui essaie un porte jarretelle.
Je vis des seins de toutes tailles, de toutes formes, j'en touchais quelques uns en rajustant la corbeille d'un soutien gorge en dentelle, je frôlais des épaules rondes, des satins de peau.
Ma saison préférée était l'été. La boutique était ventilée, les femmes plus légères vêtues encore, en robes qui voulaient montrer la bretelle du dessous, rivalisant dans le bronzage doré, les huiles de corps, ah, les grains de peaux.
Les plus assurées, les plus mûres, les plus effrontées, les plus jeunes, appelaient mon aide...j'ai croisé le regard de quelques unes me fixant brûlantes alors que je plaçais leur sein dans la paume de dentelle, je transpirais sous mon masque de boutiquière.
Il s'en fallait de peu...
Les femmes sont belles...

mardi 23 juin 2009

La robe#2

Cela faisait une bonne heure qu'ils roulaient sur cette départementale.
Le soleil commençait à baisser.
Ce fameux soleil d'ouest, qui allonge les ombres.
Ces ombres des platanes qui caressaient ses cuisses depuis une bonne heure....

Ce matin, elle avait.

Elle avait mis cette robe.

Cette robe.

Cette robe qui ne cache pas.

Qui ne cache pas ses chevilles fines,
Qui ne cache pas ses mollets graciles,
Qui ne cache pas ses genoux halés,
Qui ne cache pas ses cuisses à la peau de pêche.

Mais cette robe.

Mais cette robe qui cache.

Qui cache la lingerie qu'elle a choisi pour s'offrir à lui.
Qui cache le chemin que sa main prendra pour rejoindre la chaleur de son corps.
Qui cache le fruit qu'il envie de caresser, doucement.

Et cette départementale qui n'en finit pas...
Et ces ombres qui n'en finissent pas de la toucher...
Et cette robe qui n'en finit pas ...

-Dis moi, tu pourras garder ta robe, ce soir ?
-S'il te plaît, arrête la voiture, là, oui, là.

Il ralentit, gare la voiture sur le bas côté.

Elle se penche vers lui, pose ses lèvres dans son cou, prends sa main et .. ensemble....prennent la route vers son mont de vénus....

La robe ...

dimanche 21 juin 2009

Nuit blanche, les textes des Filles...

Dans le cadre d'un défi mis en place par le Grand Charles...afin de vous faire partager TOUS ses secrets, nous commettons ces textes, et peut-être arriverons nous un jour à le cerner...
***

La foule compacte entoure mes sens de bruits, d'odeurs, de frôlements. Je déambule, en finissant mon cornet de glace Italienne.
Je suis attendue en bas du podium de musique classique.
Sa Vespa bleu ciel est visible, amarrée au tronc du platane, navire solitaire.
C'est la nuit la plus longue de l'année, or j'ai prévu tellement de choses qu'elle va me sembler courte.
Ma robe est longue, mais légère, je n'ai ni chaud ni froid, je suis bien. Dans ma pochette aux mille perles brillantes, juste un carré de soie pour me couvrir les épaules en fin de nuit, et mon rouge carmin, pour le baiser d'une rose.
Il y a longtemps que je ne l'ai pas vu, il doit faire un reportage sur la soirée; le pourra t-il vraiment?
Enfin, assise sur une chaise de plastique relativement confortable, Charles est près de moi, il me regarde, et gênée je préfère porter mes yeux sur l'orchestre.
Il me semble reconnaître le violoncelliste, parfait détournement d'attention pour garder mes distances avec Charl', le tombeur, le Casanova du sud, au lycée déjà il avait cette réputation.
La musique s'élève en volutes gracieuses dans le ciel étoilé.
Je ne suis attentive à rien d'autre qu'au mouvement du bras du violoncelliste, qui va et qui vient, emportant le crin sur les cordes de la caisse de bois. L'âme de l'instrument fait vibrer ma corde sensible, je suis émue au delà de tout.
Mon timbre de voix se casse quand Charl' m'annonce sa rupture, je ne savais pas qu'il était avec quelqu'un, au fond cela m'importe peu.
Le concert se termine mais mon sang continue de jouer sa musique, il échauffe ma peau et me fait tourner la tête.
Charles me propose de le suivre dans les différents stands, qui au fur et à mesure de la soirée, deviennent plus percutants.
Lorsque nous franchissons la porte de la salle de danse, une salsa endiablée se joue sous nos yeux.
De tous âges, les danseurs s'émoustillent, s'amusent, sautent et virevoltent...
Il se trouve que la Salsa Cubaine est mon pas de danse favori...j'ai chaussé mes latines avant de partir, contrevenant à la tradition qui veut que l'on ne porte pas ses chaussures de danse en ville. Mais la ville est aujourd'hui une immense piste de danse et Charles un partenaire rêvé.
Nous nous laissons emporter comme deux vieux amants sachant de l'autre tous les rythmes et les cadences. Il me tient la main alors que je tourne et tourne et que le tissu de ma robe se fait pétale autour de moi, mes pieds sont sur la pointe, je glisse, comme dans un rêve, les yeux fermés, une partie de colin-maillard musicale, toute en noires et en croches, avec parfois une blanche pour se reposer...
Lorsque je m'éveille, l'aube point sous le voile qui se balance à la fenêtre entrouverte. La moustiquaire donne des allures de maison cubaine à l'appartement que je ne reconnais pas.
Le vaudou a pris possession de mes moyens, la nuit reste blanche dans ma mémoire, comme une page que je n'aurais pas écrite.
Où suis-je?

(Ici Une Fille laisse la place à l'Autre...)
(dessin de Miss T.)

Enfin....
Il dort.
Délicatement je me glisse hors du lit.
Ce soir c'est la première fois que je quitte l'antre de nos passions sans le lui dire.
Que dois je mettre pour ce premier rendez-vous?
Rester comme je suis en ce moment?
En tenue d'Eve.
Je n'ose pas.
Sa chemise blanche traîne sur la terre cuite, comme toujours, je l'enfile.
Je m'imprègne aussitôt de son odeur.
Pour ce premier rendez-vous, il sera là.
Avec moi,
avec Charles,
avec nous.

Une nuit blanche avec Charles....

Je vais dans la cuisine faire un café.
L'air frais de la nuit tombée caresse mes jambes. J'aime ça.
Je ferme les yeux.

Je rejoins le salon avec sur un plateau, une coupelle de framboises, une tablette de chocolat et une tasse de café.

Nous voici donc enfin ensemble, Charles.

Pourquoi du chocolat...des framboises....
Pourquoi soudain ces envies pour te découvrir ?

Par curiosité.

Car la seule chose que je connaisse de toi, c' est ton goût pour le chocolat...et.... que tu aurais parlé dans ton jardin secret d'une récolte.... d'une dégustation.... très particulière...

A nous deux, Charles.
Passons cette nuit ensemble.
Cette fameuse nuit blanche.

Viens.

Installes toi en face de moi.

Et permets que durant les prochaines heures je te déshabille...doucement....

Nous commencerons par le début de tout....

Par ce 15 aout 2008, par la vie secrète de Charlemagnet

Nous avons toute la nuit devant nous, Charles.

...

Au revoir?!
Comment çà?

En ce 21 avril 2009 tu me dis au revoir?

Ah, non...tu restes....

Il aura fallu attendre les 2 heures du matin pour que enfin...

.... tu me livres ton jardin secret, vraiment très secret.


Musique maestro !


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vendredi 19 juin 2009

La Robe



Ajustée à ma taille et à mes hanches, tout autour de ma poitrine, la robe m'enveloppe comme une seconde peau.
Elle s'ajuste, souple, elle moule mon corps aux endroits dits stratégiques, elle laisse deviner qu'à la suite de la chute des reins vient se placer une courbe confortable, telle l'assise d'un violoncelle sans sa pique.
Plus haut, pour celui qui me regarde, il faut résister à la tentation de baisser sa garde et le V en pointe indique la direction fatale, à la croisée d'un grain de beauté qui donne le la, et du fruit mûr qui donne faim aux plus rassasiés.
Elle est en un seul morceau.
Il suffit d'un lien pour la détacher, d'un geste pour la faire tomber.
La Robe Portefeuille.
Sur ma taille, il a tiré doucement la ceinture, j'ai tournoyé, je me suis retrouvée dos à lui.
Le portefeuille s'est entrouvert, il a pu glisser sa main dans le V croissant, pour cueillir le fruit mûr.
L'autre main a suivi un parcours plus ondoyant, passant le long d'une hanche, survolant le nombril et finissant sa course dans le nid accueillant où toute vie se perd.
La robe se tenait entre nous comme un paravent soyeux, un voile de pudeur sur l'impromptu, elle ne demandait qu'à faire sa révérence et quitter la scène.
La Robe...te met à nu.

mardi 16 juin 2009

Ma pav-lova...


Lave, lève, live, love.
Belle mariée dans ta robe meringue, laisse moi t' approcher.

Lave, lève, live, love.
Belle mariée dans ta robe meringue, laisse moi te goûter.

Lave, lève, live, love.
Belle mariée dans ta meringue, laisse moi te laper.

Lave, lève, live, love.
Belle mariée dans ta robe meringue, laisse moi te croquer.

Ô ma douce mariée

ma Pav-lava à la meringue

ma pav-lèva
à la crème fouettée

ma pav-liva
à la fraise

ma pav-lova

passionnément !

lundi 15 juin 2009

Rendez vous galant entre Dame Framboise et Monseigneur Chocolat...

Elle s'allonge.

Sa peau, gelée, glacée, d'ordinaire est veloutée,

tendre,

moelleuse,

parfumée et...

...acidulée.

Il est là.

Son parfum envahit la pièce

Doucement il étale son corps brûlant sur le sien

Délicatement il l'enveloppe de partout.

Plus une seule forme de son corps n'a de secret pour lui...

Elle commence à retrouver tous ses sens sous sa chaleur

A chacune de ses caresses elle frémit.

Fond de plaisir...

Le jour, la nuit, sur le lit, sur les draps, sous les draps, le temps disparaît, l'espace disparaît, ne faisant plus qu'un.

Et, des heures plus tard, ils se réveillent.

Ivres.....

Ivres de bonheur,

Inséparables...

Comme la framboise l'est au chocolat !


La femme chocolat

Taille-moi les hanches à la hache
J'ai trop mangé de chocolat
Croque moi la peau, s'il-te-plaît
Croque moi les os, s'il le faut
C'est le temps des grandes métamorphoses
Au bout de mes tout petits seins
S'insinuent, pointues et dodues
Deux noisettes, crac!
Tu les manges
C'est le temps des grandes métamorphoses
Au bout de mes lèvres entrouvertes
pousse un framboisier rouge argenté
Pourrais-tu m'embrasser pour me le couper...
Pétris-moi les hanches de baisers
Je deviens la femme chocolat
Laisse fondre mes hanches Nutella
Le sang qui coule en moi c'est du chocolat chaud...
Un jour je vais m'envoler
A travers le ciel à force de gonfler...
Et je baillerai des éclairs
Une comète plantée entre les dents
Mais sur terre, en attendant
Je me transformerai en la femme chocolat...
Taille-moi les hanches à la hache
J'ai trop mangé de chocolat...

Olivia Ruiz


Découvrez Olivia Ruiz!

De la Caresse du Pétrissage...

Je savais qu'elle serait douce, légère.

Blanche et volatile, un souffle d'air la rend volubile.

Fariner ces mains, qu'elles finissent de te pétrir.

Ajouter de l'eau, pour qu'elles t'apprivoisent, laisse toi prendre, souplesse et délicatesse,

Elles te caressent, elles te frappent, elles te malmènent, comme tu aimes.

Tu te laisse lever, tu enfles, ton satin est brillant, bientôt, elles te mettront des perles.

Enfin, tu es à leur merci, toute entière livrée à elles,

Alors, tu te tords, tu te loves, tu t'emboites dans ta jumelle, et tu deviens belle.

Encore une fois, tu laisses l'air te porter, tu sais que le temps t'avantage.

Chaude, douce, parfumée, toute de perles habillée,

Ton coeur sera brûlant au toucher de sa langue,

Mais ton succès te rend fatale,

O Brioche matinale!

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Pierre de Ronsard (1524-1585)


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